Personal Shopper

Film : Personal Shopper (2016)

Réalisateur : Olivier Assayas

Acteurs : Kristen Stewart (Maureen), Lars Eidinger (Ingo), Sigrid Bouaziz (Lara), Anders Danielsen Lie (Erwin)

Durée : 01:16:00


Personal Shopper est un film sur la sensation de l’étrange. Il met en scène une jeune acheteuse de produits de mode, Maureen (Kristen Stewart), qui livre des bijoux et des fringues comme on livrerait des pizzas. Mais Maureen a perdu son frère jumeau, Lewis, et croit ressentir son intention de communiquer avec elle lorsqu’elle reçoit sur son Iphone 7 les textos d’un inconnu semblant l’observer.

Braquant du début à la fin son objectif sur l’inquiétude de la jeune actrice américaine, connue pour ses aventures hésitantes avec des loups garous dans Twilight, le film mêle deux thèmes assez classiques : la quête de l’au-delà par la communication avec les défunts ; et la question de la personnalité dans le milieu de la mode. On sait que l’auteur Olivier Assayas s’est plu à écrire intégralement son script pour Kristen Stewart. Un bel éloge. S’il est certain toutefois que le film ne restera pas dans les annales, on devine l’utilité qu’il représente pour son actrice principale.

Le shopping de personnalité

Rien de tel en effet qu’un bon film d’auteur français pour échapper aux standards hollywoodiens quand on est entré dans le système du blockbuster ! Jennifer Lawrence, Shailene Woodley ou Kristen Stewart ont été choisies précocement par Hollywood pour incarner des effigies dépourvues de personnalité et pourtant dotées de super-pouvoirs. La machine à dollars a fabriqué ces héroïnes au corps parfait et au visage régulier passant leurs films à sauver invariablement le genre humain. Alors il n’est pas réellement surprenant de découvrir ces actrices tentées par la reconversion humaine dans des rôles explorant leur vraie personnalité.

Sauf que Personal Shopper se rate à moitié dans son opération de déblockbustérisation de Kristen Stewart, à cause de son côté trop bling-bling. Les produits de mode et les placements de marque prennent une telle place qu’on frise le clip publicitaire, avec en prime le bonus cinéma qui offre quelques nus de la belle Kristen. Au final le scénario peine terriblement à combler l’attente du spectateur sur le pari du début, à savoir la quête d’un monde spirituel. Le beau soufflé se dégonfle rapidement. Car Maureen ne peut compter que sur sa culture Youtube, et la célébrité qui l’embauche habite évidemment les hauts lieux du luxe parisien et du vide humain. Maureen a le mérite de se chercher, au milieu de son shopping permanent. Mais on sait dès la première minute qu’elle ne se trouvera pas. Parce que même nue, elle est encore ficelée dans son papier doré de pop star.