Pour une femme

Film : Pour une femme (2012)

Réalisateur : Diane Kurys

Acteurs : Benoît Magimel (Michel), Mélanie Thierry (Lena), Nicolas Duvauchelle (Jean), Sylvie Testud (Anne)

Durée : 01:50:00


C'est en feuilletant un album de famille que Diane Kurys eut envie de raconter la fausse histoire de vrais personnages (ses parents) pris dans la vague des Trente Glorieuses. Comme le veulent les obsessions du cinéma français portant sur cette période, le contexte est celui d'une après-guerre torturée, théâtre des règlements de compte de tous poils et, particulièrement ici, du communisme et du nazisme.

Ce film, qui veut être une romance, est en fait une histoire d'adultère. Bien réalisé sans être démonstratif, il placera une nouvelle Léna (deux films de la même réalisatrice avaient précédemment mis en scène une Léna, La Baule-les-pins et Coup de foudre) dans la position compliquée d'être amoureuse de son beau-frère. Si le message général est celui d'une famille qui cicatrise après la blessure, le déroulement est une énième histoire où l'éclatement familial s'introduit par la faiblesse des personnages. En apparence, aucun jugement n'est porté : la caméra raconte, le spectateur juge. En réalité ce film est un film de justification.

Justification de l'adultère d'abord. Alors que le spectateur est persuadé que cette petite famille se porte à merveille, la venue du frère va faire remonter à la surface que Léna n'aime pas son mari, malgré l'amour total que ce dernier lui voue. Or le motif secret de leur mariage explique mal le désintérêt de la belle.

Justification de l'assassinat ensuite, où de gentils communistes font brûler vif un méchant soldat qui, rassurez-vous braves gens, meurt en criant « Heil Hitler !... » Au passage, on en claque gentiment une à l'Église catholique supposée avoir sauvé les nazis par la « route des rats ».

La fraîcheur d'époque et le jeu magnifique de Benoît Magimel et de Mélanie Thierry ne suffit donc pas à tromper un arrière-goût de déjà vu à limite de l'arrière-dégoût...