Pourquoi j'ai pas mangé mon père?

Film : Pourquoi j'ai pas mangé mon père? (2013)

Réalisateur : Jamel Debbouze

Acteurs : Jamel Debbouze (Edouard), Mélissa Theuriau (Lucy), Arié Elmaleh (Ian), Patrice Thibaud (Vladimir)

Durée : 01:35:00



7 ans. Il aura fallu 7 ans de préparation pour mettre sur pied le scénario, réunir les fonds (30 millions d'euros !!!), choisir les acteurs, exploiter les possibilités de la motion capture…
Jamel Debbouze s'est donc investi à 200 %, avec sa femme, Mélissa Theuriau, pour essayer d'imprimer la « marque Jamel » dans un film d'animation inspirée du roman Pourquoi j'ai mangé mon père (1960) de Roy Lewis.




Surprise du chef, on retrouve une imitation assez drôle (quoique très imparfaite) de Louis de Funès, supervisée par Olivier de Funès.
Cette intégration dans le film du plus grand comique français témoigne d'une volonté déjà affichée de Jamel, sous influence de son épouse, de vouloir s'intégrer à la culture française et de vouloir intégrer la culture française à son oeuvre. Les mauvaises langues y verront probablement une préoccupation uniquement lucrative mais, si la dimension économique n'est pas à négliger, se focaliser sur elle fausserait probablement le jugement.


Les sbires du Nouvel Obs, qui se sont acharné sur le film avec une violence rare, ultime façon pour les journalistes miteux d'essayer de régler leurs comptes ou de montrer qu'ils ont de la personnalité, ont critiqué injustement le film.
L'animation est bien réussie, le comique « à la Jamel » toujours au rendez-vous (après on aime ou on aime pas), et si les questions sociétales portées par le film ne sont ni de la première fraîcheur (aimons-nous les uns les autres), ni particulièrement approfondies, pourquoi attendre d'un simple film de divertissement qu'il soit un grand morceau de cinéphilie ?


En revanche, le film oppose sans grande originalité le progressisme et le modernisme, le second répondant à l'immobilisme du premier par l'inventivité. Le personnage de Jamel, Edouard, rejeté par les siens, va créer une société en marge, utopie dans laquelle, on l'aura compris, tout le monde est accepté et, surtout, à égalité, comme si la hiérarchie traditionnelle de son ancienne société était un mal en soi.
La ficelle est grosse et usée, mais il faut croire qu'elle fait encore recette. Il est regrettable que le film se laisse aller à ce genre de poncifs.


Pour le reste, détendez-vous et sortez les pop-corns : c'est fait pour !