Série B ou nanar ?

Film : Overlord (2018)

Réalisateur : Julius Avery

Acteurs : Pilou Asbæk (Wafner), Wyatt Russell (Ford), Jacob Anderson (Dawson), Bokeem Woodbine (Eldson), John Magaro (Tibbet), Iain De Caestecker (Chase), Jovan Adepo (Boyce), Michael Epp (), Marc Rissmann (...

Durée : 1h 50m


Overlord sort de l'imaginaire "jeux vidéesque" outre-atlantique, qui fantasme de façon malsaine le décor que leurs soldats ont pu trouver dans la France occupée. 
Les jeux tels que Wolfenstein ou Call of Duty (un des épisodes vous permet d'incarner un soldat U.S. affrontant... des hordes de nazis zombies) ont clairement servi de source d'inspiration : des paras américains découvrent dans un village français un laboratoire où les plus atroces expériences sont tentées pour servir le Reich. 

D'un point de vue historique, laissez tout tomber bien évidemment : les anachronismes sociaux et comportementaux se multiplient, les risques pris par les parachutés complètement exagérés , les conditions d'occupation caricaturées. Le service est au spectacle, au début en tout cas : l'action est intense, les balles et l'ennemi font peur. 
C'est tout ce qu'on peut accorder à l'ensemble, qui vire au carnage gore où mine de rien, malgré quelques horreurs visuelles, le dégoût provient en grande partie du son ; au programme : désossements, articulations tordues dans tous les sens, mutants surpuissants et évidemment ignobles. Au-delà des jeux vidéos les plus sanguinolants, on constate que les films de possessions démoniaques ont également servi. Le cocktail qui en résulte tourne souvent au ridicule. Les âmes sensibles sortiront en se disant qu'elles auraient dû regarder l'affiche avant ; les autres, plus conscients qu'il s'agit là de carton-pâte et d'effets numériques (pas toujours bien masqués d'ailleurs), n'en ressortiront pas moins la mémoire salie par des images bêtement répugnantes. 

Les cinéphiles font parfois l'éloge de la série B, arguant que son libre-propos a du charme. Si un film comme celui-là en a, alors aucun film n'en est dépourvu ; et la notion même de "charme" - qui est censée représenter l'attirance - n'a plus aucun sens. Il ne s'agit en fait pas de charme, mais de volonté malsaine d'observer l'horrible, pour satisfaire cette même soif que certains étanchent en fouillant les affaires de criminalité sordides. Qu'ils prennent garde, Nietzsche les a prévenus : "Celui qui regarde l'abîme, l'abîme l'observe à son tour..."