Un scénario compliqué, des situations ambiguës (les travestis semblent décidément bien faire rire l'équipe de Dreamworks, en sera-t-il de même du public ?) et un ton très mélodramatique vieillissent le public visé. Cet anti-conte à l'humour sérieusement émoussé n'a rien perdu de son cynisme et les héros de l'aventure, à savoir les ogres, ont toujours leurs habitudes repoussantes (mangeurs de limaces et d'yeux, amateurs de bains de fange...). On retrouve tous les personnages principaux des autres opus, mais dans des situations... assez différentes. Sur le fond la trame est respectée : Shrek 4 s'ingénie comme ses prédécesseurs à brouiller et inverser les repères en déconnectant les personnalités de leurs apparences mais cette fois les méchants, en la personne des sorcières et d'un nain malicieux, ont des « têtes de méchants ».  L'affrontement entre les ogres et les sorcières s'inscrit d'ailleurs dans le sillage désormais à la mode des conflits entre créatures dangereuses pour l'homme (Van Helsing, L'assistant du vampire, Twilight, Underworld, etc.). Thème principal du film : il faut se satisfaire de ce qu'on a. Pour découvrir cela, Shrek et tous ses amis se retrouveront dans un univers parallèle où la tyrannie devra s'incliner devant une résistance moins puissante mais beaucoup plus courageuse. Banal et bâclé...