Une communauté, réunie autour d’une TV où elle passe ses « reportages » subjectifs, se targue d’accuser le système. L’ordre, la nature, la religion, les responsabilités… Autant de fadaises du « pouvoir de l’argent ». Manichéen, le film oppose ceux qui ont des valeurs, et ceux qui se fichent de tout, présentés comme des gens simples, amusants, recrachant l’amoralisme bien-pensant des médias qu'ils accusent pourtant.

Avortement, vol, infidélité : tout est permis, dans une micro société où l'on se moque même du respect qu’ils réclament envers leurs amis « victimisés ». Des inadaptés qui agissent mal parce que les autres en font autant. Peur de trop réfléchir. Un groupe d'idéalistes de café du commerce, qui n’a aucun sens des réalités (sage parcours pour devenir une loque) ! Le groupe, déboussolé par son inconscience, se dissout. Rejet naturel de la société. Leur raison d'être est l'opposition, et donc la destruction. Anarchie et paix entre les hommes. Vaste programme !

La satire de tous les bords, fine et délicieusement cruelle, fait du film une excellente caricature sociale. Cependant la pertinence n'est pas toujours au rendez-vous : les insultes gratuites rendent le goût parfois amer. On se moque de tout le monde…mais à qui donne-t-on raison ? Visiblement à ces bons sauvages avec lesquels Rousseau n'aurait pas forcément sympathisé. On nous donne ce groupe fou comme exemple de bon sens. L'ordre véritable est-il le désordre ?

Discours absurde … Tant pis, on sort, on a bien ri !