Taj Mahal

Film : Taj Mahal (2014)

Réalisateur : Nicolas Saada

Acteurs : Stacy Martin (Louise), Louis-Do de Lencquesaing (Père de Louise), Gina McKee (Mère de Louise), Alba Rohrwacher (Giovanna)

Durée : 01:31:00


Taj Mahal … Il ne s’agit guère de la splendeur architecturale, mais d’un hôtel international de Bombay, attaqué par des barbus en 2008 à coups de mitraillettes et d’explosifs. On peut dire que ça tombe à pic…

Le film suit les émotions, difficiles à percevoir franchement, d’une jeune fille, prise au piège du bâtiment. Difficiles à percevoir, car notre héroïne est désespérément l’archétype de l’ado pas encore passée à l’âge adulte, qui ne sait pas quoi faire de sa vie, se ballade toute seule dans la rue d’un air monotone, bref, tout à fait passionnante.

La traque de la pauvre petite proie est réussie, prenante, angoissante. L’envie de lui mettre un coup de pied au séant, lorsqu’elle se retrouve ankylosée pour une raison x au moment où il faut vraiment bouger, augmente d’autant plus. Quant au sauvetage de son appareil photo (elle aime prendre des photos), alors que la vie d’autres gens dépend de sa réactivité, il doit manifestement être perçu comme un acte beau. Incline-toi devant la passion de l’ado, public aigri.

Ses parents inquiets sont plus touchants, mais jamais ne surprennent. Ce sont des parents, qui essaient de sauver leur gosse. Une petite dose de réconciliation devant la terrifiante mort, et tout le monde est censé verser une larme.

Mis à part l’immersion efficace de son bref cache-cache avec les terroristes (qui ne fait pas voyager ceci dit : loin des balles, la caméra court entre la salle de bain et la porte d’entrée, point), le film pèche par son amas de personnages stéréotypés, et son incapacité à se terminer au bon moment. On reste pendant un quart d’heure avec une histoire achevée, en attendant le générique. Il faut dire qu’au total, ça ne fait qu’1 heure 31. Service minimum, pour une histoire qui tient sur un timbre-poste. Un scénario simple peut donner un excellent film. Mais des Gravity, ça ne sort pas tous les mercredis.

Soyons brefs : du talent caméra à l’épaule, mais nulle part ailleurs. Un film assez inutile, en somme.