Taxi Téhéran

Film : Taxi Téhéran (2015)

Réalisateur : Jafar Panahi

Acteurs : Jafar Panahi

Durée : 01:22:00


La nouvelle vague française n'était déjà pas terrible, avec ses quelques larmes de créativité noyées dans les revendications ampoulées de ses films prétentieux et vains, mais en Iran, ils ont fait plus fort. Mettre une caméra dans un taxi et faire intervenir les copains pour dénoncer le régime, voilà qui ne casse pas trois pattes à un canard !

Non pas que le régime iranien soit innocent. Il faut bien reconnaître que n'en déplaise aux antisionistes français, qui sont au régime iranien ce que Sartre était au régime communiste, à savoir des béats imbéciles que l'idéologie et l'argent maintienne dans un rêve artificiel (tout va très bien madame la marquise !), l'Iran aura un peu de mal à obtenir la palme d'or de la part des défenseurs de liberté.

Non pas non plus que Jafar Panahi ne soit pas courageux (je n'ai jamais mis autant de négations dans un si petit bout de phrase !). Tenir bon devant un régime énervé qui ne se soucie pas plus de ses citoyens que d'une vieille paire de chaussures trouées tient clairement de la gageure !

Bien sûr, savoir qu'on est soutenu à grand coups de récompenses par tout l'occident (ce film, intitulé originellement Taxi, a également reçu l'ours d'or à Berlin) met un peu de miel dans le vinaigre mais tout de même. Il faut tenir le coup.

J'ai tapé sur la nouvelle vague française, la nouvelle vague iranienne, le régime iranien, Jafar Panahi (un peu). Je me serais bien défoulé comme tout le monde sur François Hollande, mais d'une part cela aurait été hors sujet, et d'autre part il faut quand même bien relever dans ce film les choses dignes d'intérêt.

Car il y a un peu de créativité. L'idée, par exemple d'instaurer une sorte de film dans le film en faisant utiliser sa caméra par la petite fille dans le taxi ; ou le fait de faire dire à un personnage qu'il n'est pas dupe d'être filmé, etc. Bref d'une manière générale, l'idée du faux documentaire tourné en found-footage.

Le tout est enrobé par un humour qui ferait pleurer un clown. On connaissait l'humour français, l'humour anglais, on prie pour qu'il ne s'agisse pas ici d'humour iranien.

Pas d'inquiétude pour notre cher réalisateur. Les salles seront remplies de gens prêts à soutenir sa cause, qui riront par principe aux quelques bribes d'humour, qui s’émouvront sur les plaidoyers politiques, qui s'associeront aux accents gauchisant du script, qui résisteront à l'ennui.

Personnellement j'ai eu du mal. Ce n'est pas parce qu'on a raison de dénoncer qu'on est intéressant.