Tout pour être heureux

Film : Tout pour être heureux (2015)

Réalisateur : Cyril Gelblat

Acteurs : Manu Payet (Antoine), Audrey Lamy (Alice), Aure Atika (Judith), Pascal Demolon (Etienne)

Durée : 01:37:00


Il n’est pas si loin le temps où le parti communiste français finançait ses propres films de propagande dans les années 1930. Aujourd’hui, l’offensive des politiques publiques pour la promotion du métissage et de l’américanisme bat son plein dans le cinéma. A l’œuvre cette fois-ci le téléfilm Tout pour être heureux, signé TF1 et Ciné+, qui s’est égaré sur le grand écran, comme d’autres avant lui.

Le long métrage de Cyril Galblat a donné le premier rôle à un animateur de radio et de télé, Manu Payet, plus connu sur NRJ et divers plateaux d’émissions de télé réalité. Non pas que l’homme soit mauvais comédien, il se débrouille fort bien dans le rôle d’un quarantenaire intermittent du spectacle un peu égoïste et paumé, incapable de s’occuper de sa famille. Non sur ce point, rien à dire. C’est juste que la bonhommie du personnage qu’il incarne, Antoine, bardé de projets irréalisés, ne parvient pas à faire oublier le goût plutôt amer de la bouillie multiculturelle qu’on est en train de nous servir gentillement.

UNE BOUILLIE MULTICULTURELLE

Bien sûr, l’instance de divorce avec sa femme lui fait prendre conscience de son rôle de père. Bien sûr ses deux petites filles adorables semblent parvenir à recoller les morceaux entre les parents qui, d’après le titre, avaient tout pour être heureux. Mais tout cela est immergé dans un néant culturel impressionnant favorisé par ce cinéma social-libéral qui engloutit toute bonne idée, tout humanisme salutaire, sous un déluge d’anglicismes, de musiques américaines, de dialogues salasses, de références pop-corn.

Que reste-t-il après cet élagage en règle de la vraie culture française ? Presque rien, sinon quelques sursauts ici et là de solidarité entre des gens paumés venus des quatre coins du monde, qui n’ont plus que leur petit sursaut de volontarisme pour surmonter les difficultés de leur vie totalement standardisée et, osons le dire, inintéressante parce que aseptisée à l’extrême. Alors oui, les vannes d’Antoine qui s’accroche sur son petit projet de disque coopté par Canal+, ça fait sourire, mais à condition de ne pas regarder la toile de fond… absolument désastreuse.