C’est dans le contexte historique de la guerre froide, en utilisant habilement des images d’archives du premier pas de l’homme sur la lune, que le scénariste Ehren Kruger a choisi d’introduire Transformers 3. Ce film de science-fiction du réalisateur Michael Bay offre aux amateurs un nouveau spectacle de
combats entre extra-terrestres. Pour le troisième épisode, La face cachée de la lune de la saga des Transformers, on n’a toujours pas à faire à des martiens gluants. Les créatures ne sont pas organiques, il s’agit plutôt de robots gigantesques, puissants et techniquement très performants, capables de se transformer. Ils éprouvent des sentiments, parlent, posent des actes de volonté, se blessent, guérissent et meurent. Ils semblent tous avoir une âme humaine, mais leur apparence et leur puissance sont extra-terrestres.
Leur dimension titanesque est extraordinairement mise en valeur par des effets spéciaux de très grandes qualités. Les robots se replient pour se changer en voitures de sport dans des mouvements d’une souplesse presque esthétique tandis que Chicago explose et se déforme sous nos yeux ahuris de tant d’effets. La destruction progressive d’un gratte-ciel entier par une sorte de robot-broyeur compte certainement parmi les scènes les plus réussies du film. A certains le cadre
apparaîtra peut-être saturé, tout particulièrement en ce qui concerne la multitude des accessoires dont sont équipés les extra-terrestres. Mais en deux heures et demie de bagarres et de ralentis, on a le temps de s’attarder sur les détails !
Tout est gigantesque dans ce film et prend des proportions surhumaines. On relèvera que des moyens exorbitants ont été investis dans la mise en scène d’une destruction frénétique, aux allures très américaines. Le gigantisme ainsi que le style visuel métallique et clinquant, ou encore les éclats de carrosserie s’envolant au ralenti font inévitablement penser aux compétitions de Monster Trucks tant appréciées par la fine et très délicate population des Etats-Unis.
Ce film de science-fiction se déroule cependant principalement sur terre. Les hommes entretiennent par conséquent des relations de natures diverses avec les Transformers. Il s’agit tout d’abord de lutter contre les Decepticons. En effet ceux-ci ont le projet de transférer leur
atelier de création de robots sur Terre afin de pouvoir utiliser une main-d’œuvre abondante que constituerait l’humanité asservie. Notre bonne vieille planète est donc en guerre contre ces dangereux envahisseurs qui la menacent !
Certains extra-terrestres, les Autobots, ont conclu une alliance avec les institutions américaines dans ce conflit. Les relations sont cordiales entre les deux camps dans un pacte où chacun recherche son propre profit. Les hommes obtiennent une protection qu’Optimus Pride et ses compagnons ne seraient nullement tenus de leur garantir s’ils n’avaient pas transporté leur conflit avec leurs semblables sur Terre où les hommes sont les premières victimes de leur inimitié. Il semblerait donc que les Autobots recherchent eux aussi un bien fort utile, à savoir la tranquillité de leur conscience.
Mais arrêtons-nous quelques instants sur l’image qui est donnée des institutions et de l’autorité qu’elles détiennent. Comme bien souvent à Hollywood, le film manque de déférence et
d’originalité sur ce point. Le gouvernement américain est représenté par une secrétaire de la défense (Frances McDormand), intelligente, certes, mais un peu bornée et procédurière, qui, garçon-manqué de surcroît, ne supporte pas qu’on l’appelle « Madame » ! Ridicule et hantée par la peur de perdre le contrôle de la situation, elle ne fait pas confiance à ses alliés. Toute personne non-habilitée à détenir des informations secret-défense est inefficace à ses yeux. Elle ne fait aucune exception, pas même pour le héros du film, Sam Witwicky (Shia LaBeouf) à qui elle interdit de s’immiscer dans l’affaire, faisant ainsi obstacle à son projet de sauver une nouvelle fois la planète. Le jugement condescendant que Charlotte Mearing porte sur Sam n’est absolument pas justifié puisque le jeune homme avait déjà rencontré les Autobots dans les épisodes précédents.
Bien plus, Sam s’est lié d’amitié avec les robots. Tout comme eux, il leur témoigne une affection désintéressée tantôt touchante,
tantôt sentimentale, mais reste prêt à risquer sa vie pour eux avec courage. Petit bémol que noteront les plus intransigeants, sous l’effet de la torture, Sam ne résiste pas et trahit ses amis. On a du mal à apprécier certaines scènes : Malgré quelques passages touchants, ces robots resteront des machines aux yeux de beaucoup de spectateurs. De plus, les passages moralisants (Optimus Pride conseille aux humains de garder confiance en eux-mêmes) et sentimentaux (Sam verse une larme sur le destin plus que désespéré de Bee, son ami robot) ne seront pas du goût de tout le monde.
Mais dans le cœur du héros, un autre personnage tient une place tout à fait prédominante. La très sensuelle et brillante Carly est incarnée par Rosie Huntington-Whiteley, top-modèle pour Victoria’s Secret. Scénariste et réalisateur ont voulu présenter une personnalité aussi douée que jolie, mais le casting était peut-être maladroit. Le personnage manque singulièrement de fraîcheur. La sensualité lui colle tellement à la peau,
qu’on a du mal à s’en laisser distraire ; d’autant plus que Carly flirte ouvertement avec son patron et accepte sans sourciller ses cadeaux démesurément éblouissants. Cela ne semble pas déranger grand monde, alors encore heureux que Sam suffoque de jalousie!
La relation de Sam avec sa petite amie n’a rien d’original dans le paysage des blockbusters. Elle reste néanmoins ambigüe et manque de cohérence. Sous prétexte que Sam n’a pas de travail et ne gagne donc pas sa vie, Carly n’autorise pas son amant à lui dire qu’il l’aime. Pourtant, elle le loge, le nourrit, le blanchit, et ni l’un ni l’autre n’hésitent à partager le même lit au risque de mettre douloureusement fin à une union trop précipitée. Pourquoi déconnecter ainsi le sexe de l’Amour ? Ici, ce plaisir n’est pas une concrétisation d’un Amour pensé et choisi. Bien sûr, évidemment, tout finit bien, puisqu’ils se déclarent enfin au bout des deux heures et demie. Mais c’est un film bien peu réaliste !
Mais revenons à Sam.
Antihéros tantôt attachant, tantôt exaspérant, complexé parce qu’il ne trouve pas de travail dans lequel il pourrait s’épanouir à la mesure de ses ambitions, ce protecteur de l’humanité passe brusquement du rôle de looser à une crise d’hystérie pour pénétrer au sein de la base sur laquelle coopèrent les Autobots et l’armée américaine. Enfin, après être passé par la torture et la trahison et avoir été transporté par des élans de courage pour sauver sa dulcinée, il finit en pleurs sous une carcasse de voiture en voyant son ami Bee le robot en train de se faire tabasser par un Decepticon. On a l’impression d’un personnage mal fini, qui n’a pas de caractère propre, et dont les réactions ont été prises au scénario. D’ailleurs, Shia Labeouf interprète le rôle sans grande conviction.
Cécile Chavériat
C’est dans le contexte historique de la guerre froide, en utilisant habilement des images d’archives du premier pas de l’homme sur la lune, que le scénariste Ehren Kruger a choisi d’introduire Transformers 3. Ce film de science-fiction du réalisateur Michael Bay offre aux amateurs un nouveau spectacle de
combats entre extra-terrestres. Pour le troisième épisode, La face cachée de la lune de la saga des Transformers, on n’a toujours pas à faire à des martiens gluants. Les créatures ne sont pas organiques, il s’agit plutôt de robots gigantesques, puissants et techniquement très performants, capables de se transformer. Ils éprouvent des sentiments, parlent, posent des actes de volonté, se blessent, guérissent et meurent. Ils semblent tous avoir une âme humaine, mais leur apparence et leur puissance sont extra-terrestres.
Leur dimension titanesque est extraordinairement mise en valeur par des effets spéciaux de très grandes qualités. Les robots se replient pour se changer en voitures de sport dans des mouvements d’une souplesse presque esthétique tandis que Chicago explose et se déforme sous nos yeux ahuris de tant d’effets. La destruction progressive d’un gratte-ciel entier par une sorte de robot-broyeur compte certainement parmi les scènes les plus réussies du film. A certains le cadre
apparaîtra peut-être saturé, tout particulièrement en ce qui concerne la multitude des accessoires dont sont équipés les extra-terrestres. Mais en deux heures et demie de bagarres et de ralentis, on a le temps de s’attarder sur les détails !
Tout est gigantesque dans ce film et prend des proportions surhumaines. On relèvera que des moyens exorbitants ont été investis dans la mise en scène d’une destruction frénétique, aux allures très américaines. Le gigantisme ainsi que le style visuel métallique et clinquant, ou encore les éclats de carrosserie s’envolant au ralenti font inévitablement penser aux compétitions de Monster Trucks tant appréciées par la fine et très délicate population des Etats-Unis.
Ce film de science-fiction se déroule cependant principalement sur terre. Les hommes entretiennent par conséquent des relations de natures diverses avec les Transformers. Il s’agit tout d’abord de lutter contre les Decepticons. En effet ceux-ci ont le projet de transférer leur
atelier de création de robots sur Terre afin de pouvoir utiliser une main-d’œuvre abondante que constituerait l’humanité asservie. Notre bonne vieille planète est donc en guerre contre ces dangereux envahisseurs qui la menacent !
Certains extra-terrestres, les Autobots, ont conclu une alliance avec les institutions américaines dans ce conflit. Les relations sont cordiales entre les deux camps dans un pacte où chacun recherche son propre profit. Les hommes obtiennent une protection qu’Optimus Pride et ses compagnons ne seraient nullement tenus de leur garantir s’ils n’avaient pas transporté leur conflit avec leurs semblables sur Terre où les hommes sont les premières victimes de leur inimitié. Il semblerait donc que les Autobots recherchent eux aussi un bien fort utile, à savoir la tranquillité de leur conscience.
Mais arrêtons-nous quelques instants sur l’image qui est donnée des institutions et de l’autorité qu’elles détiennent. Comme bien souvent à Hollywood, le film manque de déférence et
d’originalité sur ce point. Le gouvernement américain est représenté par une secrétaire de la défense (Frances McDormand), intelligente, certes, mais un peu bornée et procédurière, qui, garçon-manqué de surcroît, ne supporte pas qu’on l’appelle « Madame » ! Ridicule et hantée par la peur de perdre le contrôle de la situation, elle ne fait pas confiance à ses alliés. Toute personne non-habilitée à détenir des informations secret-défense est inefficace à ses yeux. Elle ne fait aucune exception, pas même pour le héros du film, Sam Witwicky (Shia LaBeouf) à qui elle interdit de s’immiscer dans l’affaire, faisant ainsi obstacle à son projet de sauver une nouvelle fois la planète. Le jugement condescendant que Charlotte Mearing porte sur Sam n’est absolument pas justifié puisque le jeune homme avait déjà rencontré les Autobots dans les épisodes précédents.
Bien plus, Sam s’est lié d’amitié avec les robots. Tout comme eux, il leur témoigne une affection désintéressée tantôt touchante,
tantôt sentimentale, mais reste prêt à risquer sa vie pour eux avec courage. Petit bémol que noteront les plus intransigeants, sous l’effet de la torture, Sam ne résiste pas et trahit ses amis. On a du mal à apprécier certaines scènes : Malgré quelques passages touchants, ces robots resteront des machines aux yeux de beaucoup de spectateurs. De plus, les passages moralisants (Optimus Pride conseille aux humains de garder confiance en eux-mêmes) et sentimentaux (Sam verse une larme sur le destin plus que désespéré de Bee, son ami robot) ne seront pas du goût de tout le monde.
Mais dans le cœur du héros, un autre personnage tient une place tout à fait prédominante. La très sensuelle et brillante Carly est incarnée par Rosie Huntington-Whiteley, top-modèle pour Victoria’s Secret. Scénariste et réalisateur ont voulu présenter une personnalité aussi douée que jolie, mais le casting était peut-être maladroit. Le personnage manque singulièrement de fraîcheur. La sensualité lui colle tellement à la peau,
qu’on a du mal à s’en laisser distraire ; d’autant plus que Carly flirte ouvertement avec son patron et accepte sans sourciller ses cadeaux démesurément éblouissants. Cela ne semble pas déranger grand monde, alors encore heureux que Sam suffoque de jalousie!
La relation de Sam avec sa petite amie n’a rien d’original dans le paysage des blockbusters. Elle reste néanmoins ambigüe et manque de cohérence. Sous prétexte que Sam n’a pas de travail et ne gagne donc pas sa vie, Carly n’autorise pas son amant à lui dire qu’il l’aime. Pourtant, elle le loge, le nourrit, le blanchit, et ni l’un ni l’autre n’hésitent à partager le même lit au risque de mettre douloureusement fin à une union trop précipitée. Pourquoi déconnecter ainsi le sexe de l’Amour ? Ici, ce plaisir n’est pas une concrétisation d’un Amour pensé et choisi. Bien sûr, évidemment, tout finit bien, puisqu’ils se déclarent enfin au bout des deux heures et demie. Mais c’est un film bien peu réaliste !
Mais revenons à Sam.
Antihéros tantôt attachant, tantôt exaspérant, complexé parce qu’il ne trouve pas de travail dans lequel il pourrait s’épanouir à la mesure de ses ambitions, ce protecteur de l’humanité passe brusquement du rôle de looser à une crise d’hystérie pour pénétrer au sein de la base sur laquelle coopèrent les Autobots et l’armée américaine. Enfin, après être passé par la torture et la trahison et avoir été transporté par des élans de courage pour sauver sa dulcinée, il finit en pleurs sous une carcasse de voiture en voyant son ami Bee le robot en train de se faire tabasser par un Decepticon. On a l’impression d’un personnage mal fini, qui n’a pas de caractère propre, et dont les réactions ont été prises au scénario. D’ailleurs, Shia Labeouf interprète le rôle sans grande conviction.