Triple alliance

Film : Triple alliance (2014)

Réalisateur : Nick Cassavetes

Acteurs : Cameron Diaz (Carly Whitten), Leslie Mann (Kate King), Kate Upton (Amber), Nikolaj Coster-Waldau (Mark King)

Durée : 01:49:00


 Trois filles trompées par le même homme qui se retrouvent pour méditer leur vengeance, voilà de quoi nourrir des pelletées de situations cocasses ! Le ressort est efficace, puisque dans la réalité, on imagine mal l'épouse et les maîtresses marcher de concert.

Le scénario et le script sont assez conventionnels. L'histoire n'est pas extraordinaire, on s'attend à tout et le jeu des actrices est correct (mais la performance n'était pas exigeante). Le tout est clairement centré sur Cameron Diaz, qui interprète la maîtresse, et non sur la « desperate housewife » interprétée par Leslie Mann, comme on aurait pu s'y attendre.

Dans ces discussions de filles, elle est donc censée avoir le beau rôle, c'est-à-dire incarner l'idéal féminin intermédiaire : Leslie Mann incarne la parfaite épouse et femme au foyer, le mannequin Kate Upton la fille aux courbes parfaites et à la tête creuse, et Cameron Diaz la femme belle, avocate, qui n'est parfaite nulle part mais largement au-dessus de la moyenne partout (quand on a déjà vu cette dernière sans maquillage, ce qui est mon cas, on n'y croit pas une seconde…).

Le film donne d'abord l'occasion de réfléchir sur la femme, et l'image qu'elle a d'elle-même. Le problème, c'est qu'on plonge la tête la première dans dix centimètres d'eau ! La rencontre avec le sol est dure… très dure… Car si le film fait un clin d'oeil complice au public féminin en étalant complaisamment quelques problèmes de femme, pas de danger qu'il aille beaucoup plus loin…

Ensuite le film s'inscrit exactement dans l'esprit du temps, en faisant la promotion d'une vengeance malsaine légitimée par les tromperies évidemment répréhensibles du mari. Celui-ci est un coureur de jupons à un degré maladif certes (il ne fallait pas l'épouser, ma belle !), mais dans n'importe quel couple ayant un minimum la conscience du mariage, sitôt la colère passée, la femme dévoile le pot-aux-roses à son mari, ne lui laisse aucune échappatoire et tente de colmater la faiblesse avec lui. Ici, rien de tel. Les alternatives sont donc les suivantes : soit elle accepte un ménage à trois (on a d'ailleurs le droit à un petit moment de french bashing cabotin, les français étant censés aimer le concept), soit elle lui fait payer, solution évidemment adoptée.

Et là, aucune compréhension, aucune charité. Il doit payer. L'homme devient un punching ball à femmes, lesquelles utilisent les procédés minables et bien féminins (l'empoisonnement par exemple) sans que celui-ci n'ait une quelconque chance de s'améliorer. Au milieu du déchaînement, l'épouse se dit qu'il a peut-être changé (c'est dire comme elle est stupide puisqu'il ne sait même pas d'où viennent ses maux), se dit prête à pardonner, puis se relance avec les autres dans sa vengeance en découvrant (ô surprise !) qu'il n'a pas changé.

Qu'attend donc ce film ? Que les hommes prennent conscience du mal qu'ils font ? Quelle naïveté ! Que les femmes se sentent comprises par le cinéma idéaliste et simpliste ?

Pfff… Qui n'a pas d'activité plus intéressante que regarder ce film, comme ranger son bureau par exemple ?