Un ouragan de bêtise humaine

Film : Hurricane (2018)

Réalisateur : Rob Cohen

Acteurs : Toby Kebbell (Will), Maggie Grace (Casey), Ryan Kwanten (Breeze), Ralph Ineson (Perkins)

Durée : 1h 40m


Violence sonore et visuelle de bout en bout, Hurricane est l'un des pires films que j'aie jamais visionnés ! Je vais même vous faire une confidence : je suis sorti avant la fin tellement je n'en pouvais plus ! C'est un film à faire fuire ! Par où commencer ? Le scénar, qui prend le spectateur pour un débile : on vous met 3 playboys armés jusqu'aux dents et 2 pinups sapées comme pour un jour de grande catastrophe (genre robe de gala fendue comme c'est pas possible de fendre autant !) qui courent après du pognon en talons-aiguilles au milieu d'un cyclone d'une puissance inédite, et ça va suffire à vous faire baver devant l'écran ! La mise en scène complètement démente du style : menace imminente de catégorie 6 en fond d'écran, et vannes à 2 dollars au premier plan sur le blé qu'on va se faire dans la journée en "profitant de la situation" (ah bon, l'ouragan ne va s'abattre que sur les naïfs ?!!). Ou encore : mort d'un frère au milieu du braquage et enchaînement avec les répliques suivantes : "c'est pas grave y a un max de tune à se faire !"/réponse : "OK"(!!!!!!). Les acteurs en mode jeu vidéo option théâtre : non seulement ils jouent comme s'ils avaient plusieurs vies mais en plus ils vous envoient de ces décibels ! Et pas du Molière...

Bref, un gros nanar... Mais le pire est que Hurricane essaye de se prendre au sérieux, et là ça va plus du tout. Vous avez un tas de nanars qui recherchent le côté décalé de l'absurde et qui l'assument. Des films comme Triple X (XXX, du même réalisateur Rob Cohen, 2002), Fast & Furious (série en cours, 2001-2021), ou bien l'un des derniers en date Baywatch (Seth Gordon, 2017) avec l'un des acteurs fétiches de ce pseudo-genre, Dwayne Johnson. Ces films recherchent l'absurde et n'hésitent pas à déplacer les montagnes pour vous distraire. Là, avec Hurricane, on a juste un concentré de bêtise antisociale qui essaye de vous faire croire au bonheur ikea en vous flinguant l'esprit : ambiance aseptisée, course à l'argent gratuit, confort technologique, absence de tout repère culturel, lexique des protagonistes réduit à vingt mots, et j'en passe ! On a vraiment envie de gerber, car ces zombies qui ne rappellent plus que vaguement des formes humaines, n'ont absolument aucun idéal digne de ce nom et ils passent leur temps à courir après le superflu. On a juste envie de leur dire : "Mais barrez-vous de cette prison débile, si vous en avez ras-le-bol de votre vie insensée !". Mais ne nous infligez plus en aucun cas des histoires affligeantes de ce calibre.