Un peu, beaucoup, aveuglément

Film : Un peu, beaucoup, aveuglément (2014)

Réalisateur : Clovis Cornillac

Acteurs : Clovis Cornillac (Machin), Mélanie Bernier (Machine), Lilou Fogli (Charlotte), Philippe Duquesne (Artus)

Durée : 01:30:00


Deux arrondissement, deux immeubles, un mur les séparent. Ils sont voisins, mais ne se connaissent pas. Lui est un homme de caverne renfrogné et misanthrope, elle une pianiste mécanique concentrée sur son concours et pas vraiment fan des bémols. Mais voilà, le mur n'est pas insonorisé et chacun entend les moindres faits et gestes de l'autre. Provocations sonores intempestives et situations insolites se déclinent de façon très drôle jusqu'à l'aboutissement de la relation que l'on devine dans cette comédie romantique réussie de Clovis Cornillac, acteur et réalisateur pour l'occasion.

Le film est réussi parce que le scénario, reposant entièrement sur un comique de situation parvient à maintenir le suspense jusqu'à son terme : quand et comment vont-ils se rencontrer ? Comment la situation va-t-elle évoluer ? Les rebondissements sont légers et divertissants, avec des scènes comiques qui ne tombent pas dans la vulgarité mais recherchent l'original.

Les deux personnages principaux jouent vraiment juste en communiquant à travers un mur sans jamais se voir... et sans jamais lasser. Ils nous font nous questionner sur la pertinence des relations humaines : sommes-nous suffisamment à l'écoute de l'autre ? Sommes-nous prêts à voir l'autre tel qu'il est et non tel que nous l'imaginons ? Savons-nous apprécier l'autre durant les conversations et les échanges quotidiens ? Le mur comique dont il est question n'est pas sans rappeler en effet les murs d'incompréhension créés par les moyens de communication modernes.

La recette de Clovis Cornillac est simple, et elle marche : on passe un bon moment ! On regrettera le recours aux anglicismes dans les dialogues et aux musiques américaines qui ne permettent pas au réalisateur d'assumer la nature typiquement française de sa comédie parisienne. Il y a pourtant de quoi être fier de cet humour : ne nous cachons pas derrière un mur !