Un voyage post-mortem en mode "replay"

Film : L'Expérience Interdite (2017)

Réalisateur : Niels Arden Oplev

Acteurs : Ellen Page (Courtney Holmes), Diego Luna (Ray), Nina Dobrev (Marlo), James Norton (Jamie), Kiersey Clemons (Sophia), Beau Mirchoff (Brad Mauser), Kiefer Sutherland (Dr. Barry Wolfson), Charlotte...

Durée : 1h 50m


Bienvenue dans le monde de l'expérience extracorporelle ! Avec L'Expérience interdite (v.2 !), vous allez sortir de votre corps et faire un petit voyage sympa non loin du plafond sous lequel des proches constateront amèrement votre décès ! En soi, l'idée d'explorer la vie après la mort par des moyens scientifiques est plutôt cool... A condition qu'on essaye de se prendre (un peu) au sérieux.

Remake du film éponyme de Joel Schumacher (1990) qui proposait alors à l'affiche Kiefer Sutherland, Kevin Bacon et Julia Roberts, cette nouvelle mouture avec des jeunes pousses lambda me laisse clairement sur ma faim. Elle épouse avec une fidélité déconcertante tous les défauts du volet original : pas de réflexion réelle sur la mort, allers/retours multiples entre la vie et la mort sans incidence sur la santé de nos brillants étudiants en quête de gros délire, et last but not least, déviation du thème principal (le film expérimental) vers le film de genre (horreur).

Loin de se restreindre à la belle aventure que racontent les témoins du Dr. Raymond Moody (La vie après la vie, best-seller, 1984) qui se sont sentis voguer vers une belle lumière au bout d'un long tunnel, l'aventure de nos médecins en herbe vire en effet au cauchemar. Cette furtive vie d'après réveille en eux une puissante culpabilité quant à leurs actes manqués dans le passé. Si le film aborde brièvement le sens moral que les protagonistes, contraints, cherchent soudainement à donner à leur vie, il passe plus de temps à dévisser dans un genre fantastique beaucoup trop lourd qui évacue instantanément tout réalisme à l'expérience entreprise. 

Même armé de playboys et de pinups pour séduire la mort, ce nouvel épisode mal ficelé ressasse avec encore moins de panache la vacuité intellectuelle et philosophique d'une oeuvre première incapable de décoller son regard de la courbe capricieuse de l'électro-encéphalogramme.