Les Français commencent enfin à rattrapper les Anglais et les Américains en matière de qualité technique. Il est rare en effet de voir un film français mêler aussi bien des images de guerre spectaculaires que des décors recomposés à la perfection, entremêlés d'acteurs de qualité suivis par des mouvements de caméra très ambitieux. De ce point de vue le film d'Eric Barbier tient toutes ses promesses ! Il évoque bien sûr un sujet battu et rebattu, la deuxième guerre mondiale. Mais il suit le destin très original d'un Français d'origine polonaise et de confession juive (Pierre Niney) arrivant en France flanqué de sa mère (Charlotte Gainsbourg) terriblement possessive, pour échapper à l'Allemagne nazie. Evitant le registre très empreinté de l'antisémitisme, le film tire son épingle du jeu en montrant à quel point cette mère est également attachée à la France et à l'honneur de sa famille. Elle fait donc tout pour qu'il s'intègre au maximum et qu'il atteigne une carrière militaire digne des plus hautes responsabilités pour sauver la France et ne jamais cesser le combat. Seulement son fils voit naître en lui d'autres passions que celles imaginées par sa mère. La littérature, et puis les femmes. Jeunesse se fait et passe, au grand désarroi d'une mère parfois aveuglée par la mission exagérée qu'elle s'attribue elle-même. Victime de quelques détours scénaristiques inutiles par l'enfance du personnage central, La Promesse de l'Aube se hisse cependant au niveau des bons films d'époque. Il pâtit surtout du manque d'oxygène découlant de cette relation mère-fils parfois étouffante et sans réel exutoire.