Upside Down

Film : Upside Down (2012)

Réalisateur : Juan Solanas

Acteurs : Jim Sturgess (Adam), Kirsten Dunst (Eden), Timothy Spall (Bob Boruchowitz), James Kidnie (William Lagavulin)

Durée : 01:45:00


Quand vous débarquez avec un CV garni d’un court-métrage primé, difficile d’obtenir plus de 70 millions de dollars pour votre premier long-métrage (presque le premier en fait)… malgré le concept que vous montrez, qui n’est pas sans rappeler le génie d’Inception (250 millions, ça aide). Résultat, une histoire d’amour dans un monde double (une face riche et une face pauvre) un peu trop simple et un film trop court. Et pour cause : Upside Down est une véritable claque cinématographique, comme il en existe fort peu.

Le côté hégélien est gênant : l’opposition des deux mondes symbolise les séparations qui résultent d’une certaine vision de la réalité : riches/pauvres, blancs/noirs, matérialisme capitaliste/précarité socialiste … On connaît la chanson.  Heureusement, le sujet du film est au-dessus de ces considérations à peine effleurées (Time Out, sors de ce film !). Comme Molière lui-même nous le disait, l’amour doit surpasser les barrières sociales. Affreux spectre des mésalliances, cesse de nous hanter ! C’est une fable sur la puissance de l’amour, qui pousse parfois à un certain héroïsme pour être vécue.

Mais la richesse d’Upside Down demeure plus artistique qu’intellectuelle. Plans vertigineux, prises de vue de plongées et contre-plongées dans tous les sens, profitant de la double gravité de ce monde, combinaisons astucieuses pleines d’imagination résultant de ce postulat, dans une image colorée et contrastée chère à Juan Solanas : une pléthore de plans simplement géniaux, déluge d’inspiration hallucinant. Et pour couronner le tout, un jeu émouvant de Jim Sturgess, qui comme son réalisateur, semble être promis à un brillant avenir. En un mot, un spectacle … renversant.