Vice Versa

Film : Vice Versa (2015)

Réalisateur : Pete Docter

Acteurs :

Durée : 01:34:00


Qui n'a jamais imaginé que notre cerveau était rempli de petits êtres affectés chacun à une tâche particulière ? L'émission « il était une fois la vie » en avait fait son fond de commerce, où l'on voyait de petits messagers transporter les messages nerveux jusqu'au cerveau, des globules blancs armés d'une petite lance combattre les méchants microbes qui nous voulaient du mal... Bref, comme quoi, pas besoin d'éducation sexuelle pour s'intéresser à la biologie.

Dans ce sympathique petit film d'animation pondu par Disney et Pixar, les deux quasi-inséparables du grand écran, ce sont les passions qui vont être cette fois personnifiées. Saluez donc Tristesse, Joie, Colère, Dégoût et Peur, les quatres points cardinaux, faut-il croire, de nos élans passionnels. Ces petits personnages pilotent le corps de Riley, une pré-adolescente de 12 ans.

Derrière un petit dessin-animé amusant et sans prétention c'est pourtant une mécanique intéressante qui est aux commandes. Comment ne pas penser à la conception cartésienne de l'être humain, qui conçoit l'âme comme une sorte d’ectoplasme dont le corps ne serait qu'une enveloppe ? Ce principe cartésien ainsi posé permet de concevoir l'intégralité de l'activité interne humaine comme une simple tuyauterie de matière. Dans Vice et Versa, on a donc les îles de la personnalité, le train de la pensée, la bibliothèque de la mémoire, etc.

Cette conception des choses, pour séduisante qu'elle soit, pose évidemment la question du libre-arbitre. Car si nous sommes tout entier déterminés par nos nerfs et nos glandes, de quoi est faite notre liberté ?

D'ailleurs, dans le film, la petite Riley semble souvent la marionnette de nos petits amis. Mais comme ces derniers semblent pouvoir décider de se refréner, comme ils ne sont pas tout entiers faits de passion (Colère, par exemple, se ravise plusieurs fois), on pourrait s'amuser à imaginer qu'ils sont eux-mêmes pilotés par de petits alter-egos.

Bref, ce dessin-animé est rigolo, mais témoin du matérialisme de son temps et, somme toute, assez peu cohérent. Malgré tout les enfants devraient pouvoir s'en accommoder sans trop de difficulté.