Victor Young Perez

Film : Victor Young Perez (2013)

Réalisateur : Jacques Ouaniche

Acteurs : Brahim Asloum (Victor « Young » Perez), Steve Suissa (Benjamin Perez), Isabella Orsini (Mirelle Balin), Patrick Bouchitey (Léon Beillères)

Durée : 01:50:00


Victor Young Perez est l'histoire vraie (mais romancée bien sûr) d'un boxeur tunisien juif, à partir des années 20, des quartiers de Tunis à la gloire des championnats du monde, pour une chute irréversible jusqu'à la déportation.

C'est également le premier film de Jacques Ouaniche, et ça se voit.

On a affaire à un tissu de maladresses : idées reçues sur la guerre, personnages caricaturaux nous plongeant dans un manichéisme grossier, en un mot, de l'Histoire de lycée public « défavorisé ». Les maladresses sont également cinématographiques : situations basiques maintes fois vues, ressorts dramatiques prévisibles à souhait, photographie d'amateur (Tunisie : soleil ; Auschwitz : quasiment en noir et blanc, la Pologne n'est pas l’Antarctique !)…

On apprend que le boxeur en est arrivé là, parce qu'il « se souvient de là où il vient » , en restant tout à fait ingrat envers le pays sans lequel il serait resté rôdeur des quartiers de Tunis toute sa vie. Les petites piques anti-françaises attisent encore les vieilles rancœurs ... France Télévisions et la famille Rothschild étant au générique de début, le film remplit son sacro-saint devoir « mémoriel » en nous rabâchant les horreurs de la Shoah d'une façon convenue et stéréotypée, en insistant lourdement sur la cruauté nazie comme si le public la découvrait.

Pour finir, après vous avoir balancé de la musique pleurnicharde sans arrêt, des instants vidés de leur émotion par la réalisation débutante, on finit par vous arracher (peut-être) une larme dans un final à peu près réussi.

On aura vu la vie d'un petit gars parti de rien, qui livre tout de même de beaux instants de courage, où ténacité et fierté donnent des forces insoupçonnées, quand l'âme livre un combat, et non seulement une simple paire de gants rouges. Un guerrier nettement plus intéressant sur le ring que noyé dans le star-system, où les clichés scénaristiques et historiques se succèdent.

Finalement, un topic bien trop maladroit pour être réussi, souvent au bord de l'ennui, qui aura au moins le mérite de montrer un surprenant Brahim Asloum, ancien champion de boxe français, dans un premier rôle qui montre la relative inutilité des écoles d'art dramatique...