X-Men: Apocalypse

Film : X-Men: Apocalypse (2016)

Réalisateur : Bryan Singer

Acteurs : James McAvoy (Charles Xavier / Professeur X), Michael Fassbender (Erik Lehnsherr / Magnéto), Jennifer Lawrence (Raven / Mystique), Oscar Isaac (En Sabah Nur / Apocalypse)

Durée : 02:24:00


Et c'est reparti pour un tour ! Les mutants remettent ça dans ce nouvel opus fabriqué par Bryan Singer, réalisateur historique de la saga puisqu'il en fit quatre sur les six existants (sans compter les spin-off). Ce dernier film clôture donc la deuxième trilogie du genre et place la jeune équipe des X-Men devant une menace sérieuse : celle d'un mutant qui a trouvé le moyen de cumuler ses pouvoirs avec ceux de ses victimes mutantes. Highlander n'est pas loin, vous l'aurez compris, mais quoiqu'il en soit il faut comprendre que le vilain de l'histoire a de gros muscles et qu'il est extrêmement puissant.

Face à cette menace, les X-Men sont confrontés à un dilemme si courant qu'il en devient rébarbatif. Les uns à la suite de l'inénarrable Charles-Xavier défendent une coexistence pacifique entre mutants et humains, les autres, plus disparates à ce moment de l'histoire (cette seconde trilogie est un préquel, ne l'oublions pas), considèrent que les humains méritent de finir en pâtée pour chat mutant.

Au coeur de ce second groupe, celui qui donnera du fil à retordre à tous : Erik Lehnsherr, dit « Magneto ». Quand l'opposition est fractionnée, la tyrannie s'en donne à cœur joie. Aussi faudra-t-il toute la solidarité des X-Men pour parvenir à vaincre le terrible ennemi venu de l'ancienne Égypte.

Pacifisme et bellicisme, amour, amitié, trahison, réconciliation sont donc tous les ingrédients non seulement de ce film, mais aussi de la nature profonde des spectateurs qui s'y vont délecter.

Cette richesse fit entre autres le succès des cinq premiers films. Aujourd'hui, elle sent le rance. Le débat n'avance pas, et le théâtre des opérations n'a pas changé de tragédie. On se contentera de remarquer, toute innocence mise à part, que si le mal est incarné, le bien réside une fois de plus dans une fumeuse solidarité horizontale. Pas de verticalité, pas de Dieu, les hommes sont livrés à eux-mêmes et leur salut ne dépend que d'eux. La seule fois où la chose est évoquée, c'est le cri de révolte de Magneto sur les cadavres de sa femme et de sa fille : « c'est ça que tu attends de moi ? »

Quoiqu'il en soit, les spectateurs iront donc voir le film non pour son originalité mais pour le divertissement des images.

De ce point de vue il faut reconnaître que le film vaut le coup, ne serait-ce que pour cette longue scène tournée en bullet time, où le fils de Magneto sauve les habitants du château au moment où celui-ci explose, le tout sur la chanson Sweet Dreams Are Made of This, du groupe Eurythmics.

Il aura d'ailleurs fallu tous les talents musicaux de John Ottman pour donner du souffle au film, tant il est vrai que le petit numéro de Jennifer Lawrence, particulièrement à la fin, manque de jeunesse. La production a manifestement misé sur le charisme de l'héroïne des Hunger Games pour relancer la machine : c'est raté. L'entendre enseigner aux mutants qu'ils doivent oublier tout ce qu'ils ont appris à l'école pour devenir de vrais soldats… voilà qui atteindrait les sommets du ridicule, si ce n'était cette réplique peut-être la plus risible de l'histoire du cinéma : « Ho il y a des combinaisons ! » Lorsque vous irez le voir, pensez à moi, vous sourirez, c'est garanti !

Un divertissement intéressant somme toute, malgré les faiblesses sus-mentionnées, qui devrait faire passer un bon moment aux aficionados du genre...