X Men: Days of Future Past

Film : X Men: Days of Future Past (2014)

Réalisateur : Bryan Singer

Acteurs : Hugh Jackman (Logan / Wolverine), James McAvoy (Charles Xavier), Michael Fassbender (Erik Lehnsherr jeune / Magneto),Jennifer Lawrence (Raven / Mystique)

Durée : 02:12:00


Un des blockbusters de l’année les plus attendus, surtout que Bryan Singer, le réalisateur de X-Men 1 et 2, est de retour à la baguette. Le bon Singer restaure l’ambiance des origines, en y mettant ce qui marchait le mieux : la réflexion sur l’évolution, et les personnages sur deux époques : jeunes (X-Men, Le commencement), et vieux (les trois premiers).

Petit voyage dans le temps : Logan, le griffé solitaire, est envoyé dans le passé pour tenter d’éviter la nouvelle guerre qui a lieu avec la race humaine « ante-mutante » si l’on peut dire. Les incohérences en nombre concernant ce rapport au temps (changer le présent en touchant au passé, le bon délire philo de Déjà Vu), qui vont jusqu’aux petits faux raccords (Charles Xavier qui parle à vitesse réelle dans la tête de Mystique, tandis que l’action de celle-ci est au ralenti … juste un exemple), sont heureusement submergées par le spectacle.

Oui, c’est vrai, ça bavarde pas mal, l’action se fait souvent attendre. Il faut avouer qu’une telle réunion d’acteurs, de personnages donc, le mélange de deux époques de l’histoire, et le début explosif du film laissaient penser qu’on en aurait plein la vue jusqu’à la fin. On reste un tantinet sur sa faim, au générique.

Mais il ne faut tout de même pas exagérer ce petit bémol : le film se distingue de ceux du même genre sur pas mal de points.

Pour commencer, il n’y a pas l’habituel schéma gentil versus méchant, et ça change, franchement, des Spider-Man et compagnie, où le méchant est une composante attendue, à qui on demande de bien montrer les dents et de crever à la fin. Pas de manichéisme, rare chez les Marvel et DC Comics.

Ensuite, du spectacle il y a tout de même, fort bien filmé d’ailleurs, l’expérience parle (à noter pour Bryan Singer : un chef-d’œuvre, Walkyrie, un nanar, Superman returns, et quelques bons morceaux, comme justement les deux premiers X-Men : pas un débutant). La gestion des ralentis, de la vitesse de certaines actions est assez bluffante. Il faut dire que les moyens sont là : pour filmer Vif-Argent, mutant ultra-rapide, Singer s’est offert une caméra qui capture 3600 images/seconde (24 pour une caméra normale …) ! On a même de quoi s’émouvoir devant le jeu réussi de James Mc Avoy, rare pour de l’action !

Enorme plongée dans l’univers X-Men donc, il ne manque à peu près personne, dans un décor toujours varié, un design original (bâtiments, vaisseaux, costumes …), et animé par une bonne partition de Jon Ottman (qui travaille souvent avec Brian Singer, sur Walkyrie par exemple).

Et puis, même si ça n’est pas un casse-tête comme Matrix, que les profs de philo ressortent parfois pour réveiller leurs élèves, le nouveau X-Men réfléchit un minimum.

Si la morale un poil bisounours d’acceptation de la différence jure avec les risques que représentent effectivement les mutants pour l’humanité, on retiendra le questionnement sur le temps perdu, qui sans chercher les mots de Proust, permet de s’interroger sur l’importance des choix, sur la gravité qu’ils peuvent avoir au fil des années. Enfin, le courage et l’appel à une certaine sagesse (toujours par la calme voix du « Professeur ») sont visibles, sans être au cœur de l’histoire. Cet X-Men est clairement l’œuvre passionnée de leur premier adaptateur cinématographique, qui recentre la saga sur son darwinisme de spectacle.