La traque de Ben Laden, vécue de l’intérieur, est le sujet du nouveau film-événement de la réalisatrice Kathryn Bigelow, tout juste auréolée aux Oscars 2010 avec son film Démineurs.
Zero Dark Thirty, dans lequel le style de la réalisatrice est aisément identifiable, est un récital rondement mené, à travers 2h30 d’une œuvre fleuve très documentée, maîtrisée, mais bornée au registre démonstratif. Le film met en effet en scène une action captivante, épique même, truffée de morceaux de bravoure, impressionnante d’immersion et de tension, mais vide de sens, n’exposant les faits et rien que les faits.
La question de la torture, bien que montrée, est ainsi évacuée, les interrogations concernant sa justification et sa moralité étant balayées par une approche sagement factuelle et informative de la traque de l’ex-ennemi public n°1. La démarche de la réalisatrice est critiquable en ce sens qu’elle n’interroge pas, mais récite l’Histoire dans un but de divertissement. Et si ce dernier point est parfaitement rempli, il est regrettable de ne pas trouver dans Zero Dark Thirty une once de questionnement moral. Il est même carrément insupportable de constater que dans ce film, seule la voix de l’Amérique, en croisade contre un ennemi qu’elle a le soin de désigner elle-même, a droit au chapitre. Soulignons une fois encore la capacité d’Hollywood à transformer l’histoire récente des Etats-Unis en légende. L’Histoire est écrite par les vainqueurs, dit-on, et il est triste de constater que cela se fait au dépend de toute considération de la loi morale.
La traque de Ben Laden, vécue de l’intérieur, est le sujet du nouveau film-événement de la réalisatrice Kathryn Bigelow, tout juste auréolée aux Oscars 2010 avec son film Démineurs.
Zero Dark Thirty, dans lequel le style de la réalisatrice est aisément identifiable, est un récital rondement mené, à travers 2h30 d’une œuvre fleuve très documentée, maîtrisée, mais bornée au registre démonstratif. Le film met en effet en scène une action captivante, épique même, truffée de morceaux de bravoure, impressionnante d’immersion et de tension, mais vide de sens, n’exposant les faits et rien que les faits.
La question de la torture, bien que montrée, est ainsi évacuée, les interrogations concernant sa justification et sa moralité étant balayées par une approche sagement factuelle et informative de la traque de l’ex-ennemi public n°1. La démarche de la réalisatrice est critiquable en ce sens qu’elle n’interroge pas, mais récite l’Histoire dans un but de divertissement. Et si ce dernier point est parfaitement rempli, il est regrettable de ne pas trouver dans Zero Dark Thirty une once de questionnement moral. Il est même carrément insupportable de constater que dans ce film, seule la voix de l’Amérique, en croisade contre un ennemi qu’elle a le soin de désigner elle-même, a droit au chapitre. Soulignons une fois encore la capacité d’Hollywood à transformer l’histoire récente des Etats-Unis en légende. L’Histoire est écrite par les vainqueurs, dit-on, et il est triste de constater que cela se fait au dépend de toute considération de la loi morale.