Jouer le vieux déphasé, Clint Eastwood connaît, après le succès de Gran Torino (2008), qu’il avait également joué et réalisé.
En manque d’argent, son fleuriste ruiné accepte un boulot de transporteur de valises, parcourant des milliers de kilomètres pour un salaire sous forme de liasses de billets sales… On vous laisse deviner pour qui, sans le savoir au départ, notre héros travaille.
Poussé par le besoin, celui-ci… prolonge l’aventure avec ses sombres employeurs, jusqu’à s’y corrompre. « Carpe diem ! » est son adage, jusqu’à l’irresponsabilité, jusqu’à l’égoïsme et l’insouciance, des défauts amusants pour des gens de passage, mais odieux pour des proches. Notre homme cultive l’ambiguïté, entre rechutes et repentir. Toujours est-il que le spectateur fait partie de ces gens de passage, et qu’on ne peut s’empêcher, dès lors, de trouver ce grand-père extrêmement attachant, avec son flegme de vétéran qui a déjà connu pire que tout ce qu’il croise.
Le vieux Clint maîtrise la caméra comme ses personnages d’autrefois maniaient le six-coups, et ce film vient le confirmer une nouvelle fois. Les personnages principaux respirent l’authenticité, puisqu’au contraire des films échouant -ou renonçant- à ressembler au réel, chacun d’entre eux a sa part de contradiction, qui le rend tantôt pénible, tantôt aimable.
On s’attache à leurs destins, on rit de leur fortune, on pleure de leurs échecs ; en un mot, on y croit, tout est palpable. Eastwood réussit le tour de force du metteur en scène : la confusion avec le réel, signe que l’artiste, pour reprendre Aristote, parvient à admirablement imiter la nature.
À quoi bon cette confusion ? À donner de la pertinence au propos, puisqu’il part de situations vraisemblables (le film est tiré d’une histoire vraie trouvée dans un journal !), de la somme de situations réelles en une situation nouvelle, le fruit du travail de l’imagination dans un cadre réaliste, le plus capable de sonder la vérité des caractères et des âmes sur un écran de cinéma.
Clint Eastwood parvient à nous laisser, émus, sur cette envie rare au tomber de rideau : l’envie de rencontrer son héros, pourtant fictif, d’échanger quelques mots attablés dans un café, prolonger encore un peu l’émotion de son histoire.
Jouer le vieux déphasé, Clint Eastwood connaît, après le succès de Gran Torino (2008), qu’il avait également joué et réalisé.
En manque d’argent, son fleuriste ruiné accepte un boulot de transporteur de valises, parcourant des milliers de kilomètres pour un salaire sous forme de liasses de billets sales… On vous laisse deviner pour qui, sans le savoir au départ, notre héros travaille.
Poussé par le besoin, celui-ci… prolonge l’aventure avec ses sombres employeurs, jusqu’à s’y corrompre. « Carpe diem ! » est son adage, jusqu’à l’irresponsabilité, jusqu’à l’égoïsme et l’insouciance, des défauts amusants pour des gens de passage, mais odieux pour des proches. Notre homme cultive l’ambiguïté, entre rechutes et repentir. Toujours est-il que le spectateur fait partie de ces gens de passage, et qu’on ne peut s’empêcher, dès lors, de trouver ce grand-père extrêmement attachant, avec son flegme de vétéran qui a déjà connu pire que tout ce qu’il croise.
Le vieux Clint maîtrise la caméra comme ses personnages d’autrefois maniaient le six-coups, et ce film vient le confirmer une nouvelle fois. Les personnages principaux respirent l’authenticité, puisqu’au contraire des films échouant -ou renonçant- à ressembler au réel, chacun d’entre eux a sa part de contradiction, qui le rend tantôt pénible, tantôt aimable.
On s’attache à leurs destins, on rit de leur fortune, on pleure de leurs échecs ; en un mot, on y croit, tout est palpable. Eastwood réussit le tour de force du metteur en scène : la confusion avec le réel, signe que l’artiste, pour reprendre Aristote, parvient à admirablement imiter la nature.
À quoi bon cette confusion ? À donner de la pertinence au propos, puisqu’il part de situations vraisemblables (le film est tiré d’une histoire vraie trouvée dans un journal !), de la somme de situations réelles en une situation nouvelle, le fruit du travail de l’imagination dans un cadre réaliste, le plus capable de sonder la vérité des caractères et des âmes sur un écran de cinéma.
Clint Eastwood parvient à nous laisser, émus, sur cette envie rare au tomber de rideau : l’envie de rencontrer son héros, pourtant fictif, d’échanger quelques mots attablés dans un café, prolonger encore un peu l’émotion de son histoire.