Inspiré des grands films d'action américains relativement militaires, tels qu'À la poursuite d'Octobre rouge (1990) ou Rock (1996), Le Chant du loup fait figure de surprise totale dans le cinéma français : deux sous-marins nucléaires sont envoyés en Mer Baltique pour tenir en joue l'armée russe, lancée dans une invasion rapide de la Finlande, et donc d'une partie de l'Union Européenne.
L'histoire, malheureusement, ne brille guère par sa crédibilité, à commencer par le simple fait que la France risque une guerre ouverte avec le géant russe pour quelques arpents de neige. Ce manque de réalisme, évidemment gênant pour un film voulant immerger, au sens propre, le spectateur, se répète concernant un certain nombre d'actions héroïques à plus petite échelle. Mais il faut aussi relativiser : nombreux sont les scénarios peu crédibles qui ont tout de même marqué les spectateurs (Rock, justement, ne tenait pas plus debout). Relativisons aussi au regard de la scène d'ouverture, condensé des meilleurs ressorts de suspense cinématographique du genre, dont on ressort impressionné, et en appétit d'autres moments de cet acabit.
Bien que l'action et la mise en scène soient probablement la finalité de ce Chant du loup, il n'empêche qu'à sa plongée dans le monde des sous-mariniers modernes s'ajoutent quelques dilemmes moraux typiques de l'art de la guerre : doit-on tuer dix innocents pour préserver des foules entières ? Peut-on jouer la vie de ses hommes, quand on est officier, sur un coup de poker tactique ? L'histoire choisit radicalement l'héroïsme, qui flirte souvent avec la témérité d'ailleurs (ce qui, moralement, complique les choses). Toujours est-il qu'un long-métrage faisant l'éloge du service, du sacrifice et du courage militaires mérite des louanges, tant la mode appartient depuis la guerre en Irak à un anti-militarisme social semblable à celui produit pendant de la guerre du Vietnam, en son temps.
Une étonnante prouesse française, servie toutefois par un son - captivant - des studios Spielberg, réalisée par Antonin Baudry, qui n'avait à son actif que le scénario de Quai d'Orsay (2013). Au-delà de l'intérêt civilisateur de cet épique récit de chevaliers contemporains, la sortie d'un tel premier film aura peut-être comme qualité de secouer un cinéma français brillant par son désespérant manque d'ambition. Espérons !
Inspiré des grands films d'action américains relativement militaires, tels qu'À la poursuite d'Octobre rouge (1990) ou Rock (1996), Le Chant du loup fait figure de surprise totale dans le cinéma français : deux sous-marins nucléaires sont envoyés en Mer Baltique pour tenir en joue l'armée russe, lancée dans une invasion rapide de la Finlande, et donc d'une partie de l'Union Européenne.
L'histoire, malheureusement, ne brille guère par sa crédibilité, à commencer par le simple fait que la France risque une guerre ouverte avec le géant russe pour quelques arpents de neige. Ce manque de réalisme, évidemment gênant pour un film voulant immerger, au sens propre, le spectateur, se répète concernant un certain nombre d'actions héroïques à plus petite échelle. Mais il faut aussi relativiser : nombreux sont les scénarios peu crédibles qui ont tout de même marqué les spectateurs (Rock, justement, ne tenait pas plus debout). Relativisons aussi au regard de la scène d'ouverture, condensé des meilleurs ressorts de suspense cinématographique du genre, dont on ressort impressionné, et en appétit d'autres moments de cet acabit.
Bien que l'action et la mise en scène soient probablement la finalité de ce Chant du loup, il n'empêche qu'à sa plongée dans le monde des sous-mariniers modernes s'ajoutent quelques dilemmes moraux typiques de l'art de la guerre : doit-on tuer dix innocents pour préserver des foules entières ? Peut-on jouer la vie de ses hommes, quand on est officier, sur un coup de poker tactique ? L'histoire choisit radicalement l'héroïsme, qui flirte souvent avec la témérité d'ailleurs (ce qui, moralement, complique les choses). Toujours est-il qu'un long-métrage faisant l'éloge du service, du sacrifice et du courage militaires mérite des louanges, tant la mode appartient depuis la guerre en Irak à un anti-militarisme social semblable à celui produit pendant de la guerre du Vietnam, en son temps.
Une étonnante prouesse française, servie toutefois par un son - captivant - des studios Spielberg, réalisée par Antonin Baudry, qui n'avait à son actif que le scénario de Quai d'Orsay (2013). Au-delà de l'intérêt civilisateur de cet épique récit de chevaliers contemporains, la sortie d'un tel premier film aura peut-être comme qualité de secouer un cinéma français brillant par son désespérant manque d'ambition. Espérons !