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Film : Carbone (2017)
Réalisateur : Olivier Marchal
Acteurs : Benoît Magimel (Antoine Roca), Laura Smet (), Gringe (), Idir Chender (), Michaël Youn (), Dani (), Patrick Catalifo (), Gérard Depardieu (), Moussa Maaskri (), Catherine Arditi (), Farid Larbi (), Micky Sebastian (), Naomie Winograd (Sonia), Carole... plus
Durée : 1h 44m
Réalisateur : Olivier Marchal
Acteurs : Benoît Magimel (Antoine Roca), Laura Smet (), Gringe (), Idir Chender (), Michaël Youn (), Dani (), Patrick Catalifo (), Gérard Depardieu (), Moussa Maaskri (), Catherine Arditi (), Farid Larbi (), Micky Sebastian (), Naomie Winograd (Sonia), Carole... plus
Durée : 1h 44m
Pour être honnête, j'allais un peu à reculons au cinéma pour voir ce film parce que les polars, je préfère les lire. J'ai même failli manquer la séance ! Fort heureusement, je n'ai raté que quelques bandes annonces...
En effet, Olivier Marchal signe un très bon film. Il s'inspire d'une arnaque à la TVA carbone (d'où le titre du film) qui aurait eu lieu entre 2008 et 2009. Sur cette toile de fond, il tisse l’histoire d’Antoine joué par l’excellent Benoît Magimel. Antoine est patron d’une entreprise qui fait vivre une trentaine de familles et il est sur le point de déposer le bilan. Il n’ose même pas fêter le départ en retraite de l’un des employés tant il est bouleversé par la perte de l’entreprise familiale montée par son père à présent décédé. Pris pour un moins que rien par son très riche et immonde beau-père (interprété par Depardieu), asphyxié par les dettes, il décide de passer du côté obscure pour sauver son entreprise.
Pris dans la spirale du mensonge, de l’argent sale, des règlements de compte, ce chef d’entreprise, honnête autrefois, sombre dans une vie de fête, de cocaïne et de débauche rendue possible par les montagnes d’argent amassées grâce à sa gigantesque arnaque. Mais comme vous vous en doutez, tout dérape et on le sait dès le début du film… qui commence par la fin. J’avoue que j’ai adoré cette entrée en matière : c’est comme pour la pièce Antigone de Jean Anouilh, on sait dès le début que l’héroïne va mourir, l’important est de savoir comment, quels rouages vont se mettre en place pour que la fatalité finisse par l’écraser comme sous l’action d’une machine infernale. J’ai donc trouvé le film extrêmement bien construit, grâce à ce long flash-back.
Enfin, plusieurs scènes m’ont particulièrement émue car Magimel dans ce rôle est extrêmement touchant. Je crois que le moment que j’ai préféré est lorsqu’il se rend chez sa mère avec son fils. Il voudrait qu’elle prenne l’argent contenu dans l’enveloppe mais cette femme honnête refuse et lui rappelle comment son père a bâti l’entreprise depuis le bas de l’échelle jusqu’au sommet. Je n’avais jamais été tant émue devant une scène de film policier ! J’ai beaucoup évoqué l’acteur principal, mais tous les autres ne déméritent pas. Michaël Youn dans le rôle de l’ami d’Antoine (et qui est aussi son expert-comptable) est extrêmement attachant aussi.
En général, dans le cinéma que je fréquente, les spectateurs n’attendent pas que les lumières se rallument pour quitter leur fauteuil. Pour une fois, plusieurs personnes sont restées à leur place, se laissant le temps du générique de fin pour reprendre leurs esprits. J’ai entendu certains couples parler entre eux de la fin, de la manière dont on pouvait l’interpréter (mais je ne vous en dirai mot), et s’ils avaient ou non aimer le film… En somme, Carbone ne laisse pas indifférent, et pour ma part, j’ai pris une bonne claque.