À la poursuite de demain

Film : À la poursuite de demain (2015)

Réalisateur : Brad Bird

Acteurs : George Clooney (Frank Walker), Hugh Laurie (David Nix), Britt Robertson (Casey Newton), Raffey Cassidy (Athena)

Durée : 02:10:00


Disney offre à son public un film d'excellente facture. Les questions soulevées sont intéressantes, les effets spéciaux sont omniprésents, le jeu des acteurs efficace, les installations (tant dans ce monde là que dans l'autre) titanesques… Bref, un vrai film d'action qui ne se contente pas simplement de faire se courir après des gens dans tous les sens.

D'entrée de jeu, une thèse, tarte à la crème celle-là, est posée : le monde a besoin de rêveurs pour se transformer. Oui, bon…. Je suis d'accord… Ça mange pas de pain, c'est tout bidon, et on a envie de leur répondre : « non, ne transformez pas le monde ! Ne touchez plus à rien ! Vous en avez suffisamment fait comme ça ! » Avançons donc jusqu'à la prochaine question existentielle du film.

Pendant toute la durée de la projection, deux conceptions du monde s'opposent : l'optimisme, et le pessimisme. Franck, très bien interprété par George Clooney, est un rêveur déçu. Son leitmotiv : on n'y arrivera jamais. Le monde est perdu, on ne fait rien que des bêtises (surtout François Hollande), en un mot : sauve qui peut. Casey (Britt Robertson), elle, syndrome de la jeunesse sans doute, pense qu'il est toujours possible de se battre pour améliorer les choses.

En haut de la pyramide, la question fondamentale : pourquoi ? Pourquoi l'être humain est-il si méchant et si peu soucieux de préserver son écosystème ? Question immédiatement suivie du « comment ? » : comment faire changer les choses ?

Tout semble désespéré, car l'homme semble s'être installé dans un fatalisme auto-destructeur. Dans cette perspective, les guerres, les famines, les cataclysmes, les crises économiques sont les conséquences inéluctables d'une grande horlogerie morbide.

ATTENTION : LE PASSAGE SUIVANT RÉVÈLE L'INTRIGUE.

L'explication donnée : un monde parallèle, meilleur que le nôtre, influence les pensées des êtres humains en les prédisposant à accepter la noirceur de leur avenir. L'explication est bébête, mais on aura compris l'idée globale : l'humanité doit absolument se réveiller et changer son destin.

FIN DU PASSAGE RÉVÉLANT L'INTRIGUE.

Le tout est enrobé dans une créativité hallucinante. Il semblerait que tous les fans de science-fiction se soient concertés pour inonder le film d'idées futuristes ingénieuses. Certaines choses ne tiennent évidemment pas la route, comme le passage de la Tour Eiffel par exemple, mais le film s'impose ce qu'il préconise : un monde de rêveurs. Les gadgets pullulent et les situations se prêtent magnifiquement à toutes les inventivités.

On regrettera cependant que la petite fille « recruteuse » pour le monde parallèle se fasse à ce point déglinguer. Même s'il s'agit d'un robot, elle a l'apparence parfaite d'une fillette, ce qui rend particulièrement violentes les images où elle passe sous une voiture, où elle prend des coups violents, etc.

Enfin, le film sait caresser le spectateur dans le sens du poil en l'immergeant dans un monde secret que personne ne voit ni ne connaît. Cette perspective gnostique étant en vogue (on vient en permanence nous expliquer ce qui se passe derrière les événements relatés dans les journaux, on nous initie à mille explications du monde), le public pourra une nouvelle fois se sentir important et initié. Ce n'est pas très grave, mais c'est dans l'air du temps...