1001 grammes

Film : 1001 grammes (2014)

Réalisateur : Bent Hamer

Acteurs : Ane Dahl Torp (Marie), Laurent Stocker (Pi), Hildegun Riise (Wenche), Per Christian Ellefsen (Moberg)

Durée : 01:30:00


Bent Hamer ne se renie pas. Une symétrie et une esthétique incontestables des plans, une action lente et pensée, et un thème en rapport avec la science, en l'occurrence : le kilogramme, unité de mesure dont on ne saisit pas bien l'importance, nous autres pauvres mortels.

Des plans extrêmement léchés, donc, comme dans Kitchen Stories, du même réalisateur, pleins de couleurs et très géométriques, souvent composées de sous-cadres et participant parfois à la raréfication du cadre, comme dans cette scène où Marie, seule dans son salon très vide, boit, le regard plongé dans le hors-champ.

Au cœur de ce décor propret, une amourette sans grand intérêt, si ce n'est que le professeur vient manifestement combler le vide créé par la mort du père dans la vie de Marie (premier personnage principal féminin dans un film de Bent Hammer), père dont les cendres pèseront… 1001 grammes… 21 grammes, de Iñárritu, prétendait nous donner le poids de la vie. 1001 grammes, si l'on voulait ironiser, pourrait donc désigner celui de la mort.

Le kilogramme. J'ignorais qu'il fût si important et pourtant. C'est à Paris, paraît-il, près du parc de Saint Cloud, que se situe le Bureau International des Poids et des Mesures. Celui-ci, à période régulière, recalibre le kilogramme-étalon de chaque pays. Le film attire l'attention sur le rôle du kilogramme dans les sociétés, jusqu'à un débat court mais intéressant sur les répercussions philosophiques et politiques de la mesure.

Si l'on prête l'oreille à la finesse du scénario et qu'on se laisse séduire par la forme, on parvient à ne pas s'ennuyer. Sinon, n'essayez même pas. Sieste garantie !