16 ans ou presque

Film : 16 ans ou presque (2012)

Réalisateur : Tristan Séguéla

Acteurs : Laurent Lafitte (Arnaud Mustier), Christophe Malavoy (Dominique Mustier), Judith El Zein (Agnès Dorgeval), Jonathan Cohen (Kebab Master)

Durée : 01:28:00


Tristan Séguéla, fils du publicitaire Jacques Séguéla, signe son premier long métrage, après des débuts dans le documentaire et quelques fictions pour la télévision. Il faut bien commencer un jour… mais ce premier essai ne nous aura pas convaincu. Il n’est certes pas à l’origine du scénario et la réalisation s’avère simple mais correcte. Le montage est dynamique, très découpé et certains plans (plan du tuyau à la fête…) sont toujours efficaces. Séguéla utilise finalement bien la grammaire de la comédie déjantée avec son lot d’accélérés et de ralentis. Pourtant, si les apparitions (trop courtes) de François Rollin sont un ravissement, la comédie ne parvient pas à prendre. Le genre “ados boutonneux en crise” a déjà connu un meilleur sort, notamment si l’on pense aux Beaux gosses de Riad Sattouf. Laurent Lafitte n’est ni crédible dans le rôle du jeune prodige de 34 ans, avocat et philosophe, tellement surjoué que personne ne voudrait ça comme modèle de réussite, ni dans le rôle de l’adulte-ado. Si quelques moments font sourire, les gags sont télécommandés et lourds. La vision du monde adolescent est déprimante de lieux communs (l’acné, les pulsions sexuelles, la grossièreté…) et l’on peine à comprendre comment passer par une telle dégénérescence peut avoir un impact positif sur une personnalité. C’est pourtant le message du film. Arnaud a muri trop vite et déclenche son adolescence vingt ans trop tard. Le sujet pouvait en soi être intéressant mais son traitement n’apporte rien en terme de vérité humaine. Même dans une comédie, il semble que l’adolescence ne devrait pas être montrée comme un simple chaos incontournable qui passe avec l’âge… Ras les pâquerettes...