3 Days to Kill

Film : 3 Days to Kill (2013)

Réalisateur : McG

Acteurs : Kevin Costner (Ethan Renner), Amber Heard (Vivi Delay), Hailee Steinfeld (Zooey Renner), Connie Nielsen (Christine Renner)

Durée : 01:54:00


Kevinou, le danseur avec les loups, le garde du corps d'une des plus belles voix éteintes, l'homme aux écailles bleutées, le postier sauveur du monde, l'incorruptible, le traqueur d'assassin présidentiel, le prince des voleurs, Kevinou le Grand, notre Kevinou, revient au cinéma pour la deuxième fois cette année après The Ryan Initiative, ce qui pourrait dire qu'il a vraiment décidé de rester.

Pour ce coup là il a été pêché par Europacorp, la boîte de Luc Besson, dont les films ont tendance à se bonifier (comme quoi, une bonne pression fiscale...).

Est-ce parce que Kevin Costner, qui a vécu au Québec, parle le français ? En tout cas on ne boude pas son plaisir de retrouver sa voix posée et son style je-te-défonce-si-tu-me-parles-mais-quand-même-je-suis-un-type-plutôt-sympa.

La réalisation de Joseph McGinty Nichol est efficace, les cascadeurs décoiffants (il s'était déjà fait les dents sur son dernier film Target), la musique adaptée, les mises en scènes ordonnées à l'action et l'humour au rendez-vous. Car ce film d'agents secrets a au moins un mérite : il ne se prend pas au sérieux. Mis à part un assassinat pénible au début et un bon combat de bourrins dans une boucherie, ce sont plutôt des répliques rigolotes servies par de bons acteurs dans un comique de situation bien installé.

Rencontre-t-on cette haine de la France si chère à Besson ? Effectivement les policiers français ont toujours l'air aussi stupides (pourvu qu'il se fasse pincer pour excès de vitesse un jour !) et on a droit à la défense en règle d'une bande de squatteurs. Pour cette occasion, il est assez poilant de voir Kevin Costner halluciner à propos de la loi sur la trêve hivernale. Soyons honnêtes, les Américains sont un peu plus... expéditifs sur cette question...

Pourtant, n'en déplaise à Europacorp toujours prêt à financer n'importe quelle bêtise qui salit la France, la trêve hivernale ne s'applique absolument pas aux squatteurs.

D'un point de vue plus philosophique, le film est bicéphale. D'un côté l'histoire d'un père absent qui doit reconquérir sa famille (énorme tarte à la crème cinématographique qui périmait hier), de l'autre celle d'un agent secret fatigué et qui veut raccrocher (tarte à la crème encore plus grosse et qui commence à sentir le rat crevé). Rien de nouveau sous le soleil, donc, si ce n'est que la majeure partie de l'intrigue se passe en France et que le vélo de Kevin Costner emprunte les mêmes chemins parisiens que moi, ce qui m'a fait rigoler mais devrait vous laisser de marbre.

Il est juste de souligner la fidélité à toute épreuve du héros à sa femme, et les efforts touchants qu'il fait pour supporter sa fille et ses problèmes... de fille.

Un retour plutôt sympathique pour un type qui s'était lancé dans la chanson !