Tom et Violet comptent se marier, mais l'obstacle de la vie professionnelle s'y oppose brutalement. Déjà vu, entendu, disséqué ? C'est en effet le cas. La substantifique moelle du film consiste à viser les perfectionnistes, qui, à force de chercher, finissent par n'avoir rien : « on hasarde de perdre en voulant trop gagner » disait La Fontaine. Alors les images employées par cette histoire sont moindres que celles de notre poète: le film nous dit simplement : « mieux vaut un tiens que deux tu l'auras ». Déjà entendu ! Et c'est pour cette raison que l'on voit les retournements scé naristiques arriver de loin, de très loin.

L'histoire campe une situation qui peut paraître inédite : l'homme à la maison, la femme au travail, mais elle n'en profite pas vraiment, en n'insistant pas dessus à travers les dialogues.

Le fait est que l'on survit au banal du scénario, qui si son message est juste, enfonce tout de même des portes ouvertes. On survit également à la longueur du film. Pourquoi ? Grâce à la performance impeccablement juste de Jason Segel (Tom) et d'Emily Blunt (Violet). Si l'artificiel se respire dans les principaux ressorts dramatiques, le réel, la vraisemblance apparaît avec un certain talent par leur prestation. Ils parviennent tous deux à rendre leur personnage attachant, et c'est ce qui capte véritablement l'attention. De plus, les seconds rôles entrent parfaitement dans la dimension déjantée qui apporte de la fraîcheur à une histoire pauvre.

Du bon jeu, donc, et du rire plus original que le scénario, pour une comédie qui certes ne fera pas date, mais fait passer un bon moment, si l'on parvient à comprendre que ce film est sans prétention.