Au panthéon des super héros, voici un nouveau venu surgi droit de la grande Histoire et d’une imagination débordante. Abraham Lincoln : Chasseur de vampires propose avec beaucoup de sérieux de plonger au c& oelig;ur de la vie secrète du premier Président des Etats-Unis, homme politique le jour, chasseur de vampires la nuit.

Avec un tel point de départ, nul doute que le scénario se doit d’insister sur la dualité de notre héros, ce qu’il fait d’ailleurs, dans la grande tradition des héros de comics. Toutefois, cette association « farfelue », des mots même du producteur Tim Burton, peine à s’épanouir, tant le film s’enfonce dans un premier degré frôlant le ridicule. C’est qu’à trop vouloir montrer le Grand Emancipateur sous les aspects d’un combattant de la liberté et d’un défenseur du peuple, Abraham Lincoln : Chasseur de vampires, en fait trop dans le cliché manichéiste, dans la lutte de l’humanité contre un mal sournois et intemporel. De cette lutte, rien ne nous est épargné, dans un déluge de scènes d’actions spectaculaires et invraisemblables, ramenant le film à un divertissement primaire et brutal. Mais on ne verra rien ou presque de l’Histoire en marche à l’époque, de la dimension politique de Lincoln (à part quelques rapides séquences saccageant la réalité historique, notamment la guerre de Sécession et la fin de l’esclavage).

Avec un scénario esclave de cette action pure et dure, alignant les raccourcis faciles, on aime ou on déteste le film, selon qu’on apprécie le premier degré balourd et la violence esthétique et démesurée, ou qu’on attendait plutôt la caricature créative et revendiquée. Au fait, la 3D ne sert (une fois de plus) à rien…