Alex Rider : Stormbreaker

Film : Alex Rider : Stormbreaker (2005)

Réalisateur : Geoffrey Sax

Acteurs : Alex Pettyfer (Alex Rider), Ewan McGregor (Ian Rider), Mickey Rourke (Darrius Sayle) .

Durée : 01:33:00


Adapté du roman à succès signé par Anthony Horowitz, Alex Rider : Stormbreaker est un film d’action destiné à un public adolescent. Le héros de l’aventure, Alex, est un jeune garçon de 14 ans élevé par son oncle. Tout part de la mort de ce dernier lors d’une mission secrète. L’agence pour laquelle
il travaillait va alors avoir besoin d’Alex qui s’avère compétent dans tous les domaines : rafting, arts martiaux, escalade, plongée… Il incarne en fait le héros que les garçons de son âge aimeraient devenir. Beau, sportif et intelligent, ce jeune espion va sauver des milliers de collégiens en faisant preuve de perspicacité, de volonté et de courage. Par nature le scénario, ou le roman, tient du phantasme, du rêve... risquer sa vie pour le bien comme les héros adultes.L’identification ne peut totalement aboutir à cause d’une mise en scène un peu trop terre à terre et simpliste. L’accent a été mis sur l’action et les personnages sont caricaturés comme dans les jeux d’enfants. Cependant, les scènes les plus énergiques manquent parfois de dynamisme malgré les prouesses sportives de l’acteur qui s’est beaucoup entraîné selon la production. Le personnage devait être crédible aux yeux des ados mais il se révèle un peu trop sérieux et la tâche qui lui est demandée le propulse dans une sphère  imaginaire que
les enfants n’atteignent que dans leurs rêves ou leurs divertissements.Globalement la réalisation du film est assez souple dans l’enchainement fluide de ses séquences (raccords dans le mouvement, raccord par analogie…). Les combats ne sont pas très nombreux contrairement à ce que l’on pourrait croire mais ils sont relativement bien chorégraphiés ; le personnage d’Alex est assez crédible grâce à une caméra qui n’a pas peur de passer du plan rapproché au plan général, mettant ainsi en valeur ses mouvements.En dehors d’une certaine aisance rythmique, l’œuvre se perd dans un récit parsemé d’incohérences qui laisse sceptique quant à la qualité d’écriture du scénario, mais qui contribue bien à l’ambiance Cartoon de certaines scènes.Bref, Alex Rider, sorte de nouveau Karate Kid (John G. Avildsen, 1984) n’est pas à prendre plus au sérieux qu’un téléfilm du samedi soir  pour adolescent.

La qualité du film ne se trouve pas non plus dans un message très élaboré. Ils semblent que le but ultime ait été de
distraire un jeune public en matérialisant le héros qu’il s’imagine parfois être.Les valeurs que représentent Alex sont très basiques et ne prêtent pas vraiment à discussion. Ce dernier point constitue le principal problème. En effet, il est regrettable de voir que le divertissement destiné aux adolescents ne parvient pas à voler plus haut. Évidemment, il n’y a pas les enjeux moraux d’un Harry Potter, mais cette absence de cellule grise est d’un autre côté assez inquiétante. Même dans les sympathiques Karaté Kid il y avait un semblant de message : il faut croire en soi, être courageux malgré l’échec, être généreux… Ici, bien qu’Alex fasse preuve de détermination et de courage, la trame générale du film n’est basée que sur l’action.Alex Rider : Stormbreaker est malheureusement trop limité (du moins le film) pour être un véritable divertissement familial.

 

 
   


Jean LOSFELD