Amazonia

Film : Amazonia (2013)

Réalisateur : Thierry Ragobert

Acteurs :

Durée : 01:23:00


Le réalisateur Thierry Ragobert est un chevronné du documentaire. Amazonia aurait pu être son cinquième mais il s’attaque ici à la fiction en confiant à un jeune singe capucin, né en captivité, le premier rôle. L’objectif était donc de faire découvrir l’Amazonie au travers de la petite histoire de ce dernier. La fiction est en fait tellement simpliste qu’il s’agirait plutôt d’un prétexte. L’aventure était néanmoins audacieuse, puisque mettre en scène le monde animal demande plus de ressources, de logistique et de tournage (deux ans) qu’un documentaire où le principal impératif est la prise de vue et le montage. Mais la fiction n’apporte pas grand-chose même si l’on est obligé de reconnaitre les prouesses de dressage et d’organisation. Le spectateur s’amusera parfois de quelques grimaces d’animaux, mais il en ressort en définitive une frustration. De fait le petit singe, aussi sympathique soit-il, monopolise beaucoup la caméra au détriment d’autres prises de vue qui auraient permis de mieux saisir la faune et la flore. En revanche, la photographie est splendide tant dans les plans larges et aériens que dans les gros plans macro qui vont de la fourmi à l’aigle. La magnificence et l’hostilité de la forêt sont bien rendues grâce au “jeu” des animaux et à une bande son précise. Bien que n’étant pas sa meilleure composition, la musique de Bruno Coulais accompagne très bien les différents contextes d’humour, de danger ou de contemplation. Les cinéastes ne passeront pas à côté du message écologique mais très léger et simplement suggéré. Le spectateur aura donc le droit à la petite séquence “forêt dévastée” mais on est très loin d’un film écologique engagé à la Yann Arthus-Bertrand.