Annabelle

Film : Annabelle (2014)

Réalisateur : John R. Leonetti

Acteurs : Annabelle Wallis (Mia), Ward Horton (John), Alfre Woodard (Evelyn), Eric Ladin (Détective Clarkin)

Durée : 01:38:00


Le problème des films d'horreur, c'est que soit on se met dedans et ça fait peur (ça fait même très peur à en juger par les hurlements d'adolescentes dans la salle) ; soit on n'est pas dedans, mais alors vraiment pas, et ça ne fait pas grand-chose !

Puisqu'une partie des abonnés nous l'avaient demandé, je suis donc allé voir ce film, en me demandant franchement quelle est l'utilité de ce genre de spectacle. Avoir peur avant d'affronter un adversaire, avant de sauter en parachute, avant d'affronter un oral, soit, mais avoir peur pour le plaisir d'avoir peur, voilà quelque chose qui me dépasse.

D'autant qu'on sait pertinemment à quel point ce genre de film fragilise au lieu d'endurcir. Nourrissant tous genres de fantasme, ces films nous font imaginer d'étranges créatures dans le jardin, des visages pâles et tuméfiés dans l'ombre d'une pièce, bref : pour un peu qu'on soit coutumier de ce type d'œuvres, on vire rapidement chèvre.

Cela étant, j'y suis donc allé. Alors qu'en est-il ?

On y trouve tous les ingrédients du suspens efficacement utilisés. Les scènes sont systématiquement précédées d’éléments anxiogènes dont les bruits sont presque toujours postsynchronisés pour augmenter le stress. Le scénario tournant autour du satanisme, les pièces sont sombres, les surprises sanglantes et le tout très paranormal.

Pour augmenter encore la tension, le scénario plonge le spectateur dans une lutte acharnée entre le bien et le mal mais (c'est là que le bât blesse) en nous faisant comprendre que nous sommes seuls face au mal.

Bien sûr : le prêtre explique en chaire que nous ne sommes jamais seuls ; mais on a envie de lui reposer la question, une fois qu'il s'est fait claquer la tronche par une fantômette hagarde en robe blanche maculée de sang. En réalité, le film veut nous faire croire que nous sommes vraiment seuls face à la violence de Satan, et c'est précisément ce qui fait frissonner. À ceux qui sont encore dubitatifs je répondrai, en tentant de ne pas révéler l'intrigue pour autant, que le fait qu'il y ait un suicide (rrrrrho ! C'est pâââs bieeeen!) pour calmer l'appétit du diable est définitivement la preuve que celui-ci parvient toujours à ses fins !

Or, le Diable étant une créature de Dieu révoltée, on a peine à croire qu'il puisse aussi aisément se jouer de la protection divine.

En sortant de la salle (remplie !), j'avais ma réponse. L'utilité de ce genre de film ? Se pelotonner contre son petit copain, essayer de crier plus fort que sa voisine, rigoler grassement pour montrer à ses potes que nous, on n'a pas peur, hurler avec toute la salle pour passer un grand moment de communion morbide…

Pas trop mon truc donc. Mon objectif de vie serait plutôt de rester digne et fort.

M'enfin, chacun son truc !..