Astérix save the Queen. Une reine d’Angleterre, des costumes plus XIXe qu’antiques ? Qu’importe ! Le nouvel Astérix rappelle à juste titre, par la voie d’un Luchini impérial, qu’il s’agit des Aventures d’Astérix, et non de La Guerre des Gaules ! Si l’humour anachronique est parfois légèrement envahissant, il n’empêche qu’il donne assez souvent un souffle frais sur l’aventure, sous peine de plonger dans un ennui inattendu, mais vite oublié lorsque le trident de la r& eacute;alisation se met en place : on a droit soit à une scène rythmée, soit à un dialogue bien senti,  soit à une scène culte de la bande dessinée. Si Uderzo a avoué que cet opus était son préféré, ce n’est pas par hasard : par la fertilité de l’histoire, le film trouve l’esprit de la bande dessinée malgré les nombreuses libertés prises par la réinterprétation de l’histoire originelle.

Le courage et le désintéressement sont les deux armes que cette aventure propose face à l’individualisme, face à l’égoïsme, des défauts bien contemporains. Le film va plus loin encore, puisqu’il montre qu’il est essentiel de « devenir un homme ». Une façon d’assumer sa nature, son genre plus précisément… Ce message est beaucoup plus discret que les jeux de séduction présents tout le long du film et finalement pesants. Il passe par des personnages bien plus fouillés qu’autrefois, et surtout ceux d’Obélix (un Depardieu impeccable), de Jolitorax (la bonne surprise) et de Goudurix, délicieusement caricaturé. Un sympathique retour aux sources.