Second film de Nicolas Bary, Au bonheur des ogres s’inscrit dans la comédie, dans le drame et le polar. Adapté du roman écrit par Daniel Pennac, le film met en scène la famille Malaussène avec humour, fraîcheur et charme. Les décors et costumes créent une ambiance onirique servie par une photographie fortement colorée et contrastée, tantôt sinistre, tantôt éclatante. Le cinéma français est encore capable de prendre des risques avec l’image. Que l’on aime ou non ce type d’univers, on est néanmoins certain d’être dans une salle de cinéma et non dans une bibliothèque. Par ailleurs, la mise en scène est souple et soutenue par un casting de qualité capable de jouer sur les différents registres de l’œuvre garantissant une large palette d’émotions. On regrette néanmoins un manque d’équilibre dans l’histoire qui s’essouffle et disperse son énergie entre l’intrigue policière, la romance et la comédie familiale. Ce défaut dans la narration engendre cependant une certaine richesse thématique. La partie polar repose sur une sordide histoire de pédophilie organisée et de vengeance. On voit alors comment les actes vicieux des parents peuvent détruire un enfant. En se vengeant, le criminel ne fait finalement pas justice mais cherche à se satisfaire. D’un autre côté, la famille Mallaussène est composée d’enfants d’une même mère frivole et absente. Le film pose alors le problème de la démission parentale sans d’ailleurs proposer de contre exemple. Comme souvent dans le conte les traits sont grossis, mais ici l’optimisme naïf sur la capacité d’adaptation et d’autogestion des enfants ne permet pas de compenser le pessimisme noir sur le monde des adultes, en particulier des parents.
Second film de Nicolas Bary, Au bonheur des ogres s’inscrit dans la comédie, dans le drame et le polar. Adapté du roman écrit par Daniel Pennac, le film met en scène la famille Malaussène avec humour, fraîcheur et charme. Les décors et costumes créent une ambiance onirique servie par une photographie fortement colorée et contrastée, tantôt sinistre, tantôt éclatante. Le cinéma français est encore capable de prendre des risques avec l’image. Que l’on aime ou non ce type d’univers, on est néanmoins certain d’être dans une salle de cinéma et non dans une bibliothèque. Par ailleurs, la mise en scène est souple et soutenue par un casting de qualité capable de jouer sur les différents registres de l’œuvre garantissant une large palette d’émotions. On regrette néanmoins un manque d’équilibre dans l’histoire qui s’essouffle et disperse son énergie entre l’intrigue policière, la romance et la comédie familiale. Ce défaut dans la narration engendre cependant une certaine richesse thématique. La partie polar repose sur une sordide histoire de pédophilie organisée et de vengeance. On voit alors comment les actes vicieux des parents peuvent détruire un enfant. En se vengeant, le criminel ne fait finalement pas justice mais cherche à se satisfaire. D’un autre côté, la famille Mallaussène est composée d’enfants d’une même mère frivole et absente. Le film pose alors le problème de la démission parentale sans d’ailleurs proposer de contre exemple. Comme souvent dans le conte les traits sont grossis, mais ici l’optimisme naïf sur la capacité d’adaptation et d’autogestion des enfants ne permet pas de compenser le pessimisme noir sur le monde des adultes, en particulier des parents.