Une réussite artistique, cohérente de fond et de forme! Beaucoup de talent et de poésie, malgré une intrigue un peu difficile à suivre. Les images sont très riches, très soignées, et les personnages savoureux. Notons en particulier la « princesse » petit chaperon rouge, et surtout le Loup en séducteur. Mais l'onirisme du conte est contrebalancé volontairement par un réalisme écœurant (avec des gros plans psys sur les névroses de tout le monde), qui nous amène... vers le cynisme de la fin.
Et pour cause : l'intention des auteurs est de casser l'illusion des contes par un « retour au réel ». On peut interpréter en bien cette volonté réaliste de briser le faux espoir de l'amour parfait et sans défaut, le rêve impossible et le cliché du « prince charmant ». Malheureusement, les réalisateurs mettent dans le même sac la fidélité conjugale, la religion, la vertu, et toute croyance en général !
En fait, Bacri et Jaoui disent vouloir montrer « l'absurdité et la nécessité de la croyance ». Mais... Si c'est absurde, alors, à quoi ça sert ? Et si la croyance n'a pas de sens, pourquoi est-elle nécessaire à notre bien-être ? Pour ma part, je préfère le désespoir des désillusionnés ou l'optimisme béat des naïfs, à cet entre-deux du rationalisme satisfait de ceux qui, selon Saint-Exupéry, ne sentent pas la torture de l'Invisible. Quoi de plus triste qu'un film que l'injustice ne tourmente plus et qui conclut sans tristesse : « Ils se trompèrent beaucoup et vécurent heureux » ?
En résumé, c'est la poésie et le merveilleux au service du désenchantement du monde. Comment nous montrer les étoiles pour mieux les effacer. C'est réussi : tellement triste que ça m'a donné mal au cœur.
Une réussite artistique, cohérente de fond et de forme! Beaucoup de talent et de poésie, malgré une intrigue un peu difficile à suivre. Les images sont très riches, très soignées, et les personnages savoureux. Notons en particulier la « princesse » petit chaperon rouge, et surtout le Loup en séducteur. Mais l'onirisme du conte est contrebalancé volontairement par un réalisme écœurant (avec des gros plans psys sur les névroses de tout le monde), qui nous amène... vers le cynisme de la fin.
Et pour cause : l'intention des auteurs est de casser l'illusion des contes par un « retour au réel ». On peut interpréter en bien cette volonté réaliste de briser le faux espoir de l'amour parfait et sans défaut, le rêve impossible et le cliché du « prince charmant ». Malheureusement, les réalisateurs mettent dans le même sac la fidélité conjugale, la religion, la vertu, et toute croyance en général !
En fait, Bacri et Jaoui disent vouloir montrer « l'absurdité et la nécessité de la croyance ». Mais... Si c'est absurde, alors, à quoi ça sert ? Et si la croyance n'a pas de sens, pourquoi est-elle nécessaire à notre bien-être ? Pour ma part, je préfère le désespoir des désillusionnés ou l'optimisme béat des naïfs, à cet entre-deux du rationalisme satisfait de ceux qui, selon Saint-Exupéry, ne sentent pas la torture de l'Invisible. Quoi de plus triste qu'un film que l'injustice ne tourmente plus et qui conclut sans tristesse : « Ils se trompèrent beaucoup et vécurent heureux » ?
En résumé, c'est la poésie et le merveilleux au service du désenchantement du monde. Comment nous montrer les étoiles pour mieux les effacer. C'est réussi : tellement triste que ça m'a donné mal au cœur.