Au Royaume des Singes

Film : Au Royaume des Singes (2015)

Réalisateur : Mark Linfield

Acteurs :

Durée : 01:21:00


Après les félins, les grizzlis et les chimpanzés, c’est au tour des macaques de devenir des stars du grand écran. DisneyNature, bien connu en France pour avoir produit l’excellent Océans de Jacques Perrin, a développé ces dernières années une expertise dans le domaine du reportage animalier, en faisant de la fiction à partir d’images documentaires.

Du documentaire, Au royaume des singes hérite la dimension spectaculaire des images, et le privilège de nous faire découvrir ce qu’il y a de beau dans notre monde. Nous découvrons ainsi des vestiges des civilisations passées se trouvant maintenant habités par la phone et la flore parmi les plus riches sur Terre. De la fiction, le réalisateur retient l’art du montage, et même une photographie propre au cinéma narratif. Ainsi, les mouvements de caméra, la manière de cadrer les singes, et la manière de rassembler ces images donne vie à des prises parfois – sûrement – dues au hasard pour construire un récit complet qui pourrait presque se passer de narrateur.

Malheureusement, le film est parfois très ennuyeux… Le récit, pourtant riche en rebondissements semble étiré à l’infini, alors que le film ne dure pas plus d’une heure et demi. Il serait tautologique de dire qu’on a vite fait le tour de ces personnages-singes, mais c’est une évidence que le réalisateur semble avoir oubliée. Dans Félins, par exemple, un plus grand nombre de personnages principaux permettait à l’histoire de mieux respirer, et évitait aux spectateurs de ronfler.

Mais il faut le dire : la formule du reportage-fiction fonctionne. Et la (douce) voix off de Claire Keim accompagne avec espièglerie ce récit tragique ponctué de situations cocasses. On regrette néanmoins l’anthropomorphisme déplacé d’un tel scénario auquel s’ajoute un manichéisme artificiel : rien dans le récit ne justifie la prise de position du narrateur en faveur de l’un ou l’autre des « personnages » ; rien d’ailleurs dans la nature animale ne justifie une telle dichotomie. Mais rassurons-nous… anthropomorphisme et manichéisme : on est bien, chez Disney.