Sur les traces du génial Memento de Nolan, Avant d’aller dormir (« sous les étooooileuh ») se penche sur ces malheureux dont la mémoire ne tient qu’une durée très limitée.

Si vous vous leviez le matin la mémoire effacée, aux côtés d’un homme prétendant être votre mari (je parle aux dames, a priori), le croiriez-vous sans vous méfier ?
A la façon de ces films sur les semi-fous (comme Un homme d’exception, ou Shutter Island), on est intelligemment balancé entre deux pistes : soit un complot s’est bâti autour d’elle, soit la paranoïa s’est invitée dans ses maux.

Malheureusement, le film est de plus en plus sombre, et plonge même dans une violence gênante. La chose est d’autant plus regrettable que cela vient gâcher les meilleurs instants de tension dramatique, où les coups de théâtre tombent.
Tant pis, on sort de là un peu secoué (voire sous le choc, et pas dans le bon sens du terme, gare !), plutôt convaincu par le très habile scénario, et les prestations impressionnantes de Nicole Kidman et Colin Firth (peut-être son meilleur rôle depuis Le Discours d’un Roi). En revanche, l’émotion – je ne parle pas du suspense ou de l’intensité – s’efface à mesure qu’on essaie de nous tirer des larmes. Dommage.

En un mot, un thriller psychologique très noir, violent, vraiment intelligent mais sans virtuosité ; peu de chance qu’il fasse date !