Babysitting

Film : Babysitting (2013)

Réalisateur : Philippe Lacheau, Nicolas Benamou

Acteurs : Philippe Lacheau (Franck), Alice David (Sonia), Vincent Desagnat (Ernest), Tarek Boudali (Sam)

Durée : 01:25:00


La fièvre américaine gagne notre continent. Les films sur la débauche étudiante et l'esprit fêtard se multiplient et offrent à la jeunesse plein de rêves d'alcool, de fumées et de fesses... Le must ? C'est quand la fête devient hors de contrôle, quand le grand n'importe quoi est sacré roi sur la loi fondamentale du « ça va, c'est pas tous les jours qu'on fait la fête ! »

S'il respecte parfaitement les canons du genre (le found-footage est ici parfaitement exécuté), cette fois le film est français ! Gérard Jugnot montre ici une capacité à s'inscrire dans la tendance sans se renier. Le voir en petit étudiant débile aurait été un anachronisme, alors il campe un « chef d'entreprise papi » assez drôle dans son égocentrisme et sa bourgeoisie.

Philippe Lacheau, qui se trouve pour la circonstance des deux côtés de la caméra, incarne pour sa part un personnage pétri par l'humour américain, puisque sa bouille et sa personnalité parviennent à réunir en un seul : Owen Wilson et Ben Stiller (l'ahuri aux grands yeux étonnés, perpétuellement dépassé par ce qu'il vit).

L'objectif de ce type de comédie, qu'on pourrait qualifier de comédie fêtarde (même si le dossier presse s'en défend), est de parvenir à placer ses protagonistes dans les situations les plus loufoques possible, mais ceci de façon involontaire. Défonçage de perroquet, course-poursuites avec la police, utilisation de kart prohibée, détournement de cigare et, surtout, mais alors surtout : tous les copains-qui-font-n'importe-quoi-mais-qu'on-aime-bien-quand-même-parce-qu'ils-ne-sont-pas-les-derniers-à-se-marrer, et toutes-les-filles-qui-ne-sont-pas-des-p.t.es-mais-qui-se-comportent-tout-pareil.

Résultat : un film qui déclenche douze rires sincères à la minute, souvent au prix d'une vulgarité affligeante. Les jeunes de bonne famille à qui il reste ordinairement une dernière goutte de dignité iront donc probablement s'y délecter avec une demi-bonne conscience.

Au milieu de ce déluge de gags, une petite histoire assez niaise entre le père et son fils, qui sert vaguement de trame mais finit broyée par les événements.

Il serait vraiment intéressant de voir comment un réalisateur talentueux se sortirait de ce genre d'aventure sans céder aux facilités de la vulgarité. Car assurément, le rire est au rendez-vous, et il ne serait pas si compliqué d'exploiter ce genre de gags dans un film digne.

Mais il faudrait pour cela un niveau d'exigence porté disparu...