Bastille Day

Film : Bastille Day (2016)

Réalisateur : James Watkins

Acteurs : Idris Elba (Sean Briar), Richard Madden (Michael Mason),Charlotte Le Bon (Zoe Naville), Kelly Reilly (Karen Dacre)

Durée : 01:30:00


Alors qu'il se veut thriller, Bastille Day n'est en fait qu'un film d'action assez sympathique certes, mais assurément classique : un complot au cœur des institutions, des courses-poursuites dans les bas-quartier parisiens, des rivalités de services secrets… A l'instar d'Insaisissable, qui mettait en scène des magiciens, Bastille Day met en scène un pickpocket de génie, ce qui valut à Richard Madden des heures d'entraînement avec un… magicien !

Le modèle est donc américain (comme d'ailleurs un tiers de la production puisque le reste est franco-britannique), et le scénario s'engage résolument dans le genre, comme l'avait fait Antigang récemment.

 

Derrière ce classicisme, le film sait toutefois afficher quelques éléments qui viendront efficacement piquer l'intérêt du spectateur.

Tout le film se déroule également sur fond de tensions politico-sociales, ce qui donne d'ailleurs lieu à des stupidités crasses. Pour caricaturer une fois de plus le Front National, existe dans le film le parti « Nation Pure », avec le slogan « Français d'abord ! »

Les locaux du parti sont si riches et si modernes qu'on se demande d'ailleurs si le Front National est devenu multi-milliardaire récemment ! Pour accentuer le délire, des femmes noires viennent faire le ménage dans les locaux, non sans avoir jeté un regard de colère (pas de haine hein ! Ce sont les blancs qui sont haineux, toujours !) à la jeune fille qu'elles prennent pour une militante du parti.

De l'autre côté, on ne peut pas dire que l'extrême-gauche soit traitée avec beaucoup plus de bienveillance ! Des militants stupides prêts à aller au carton sur les propos mensongers et belliqueux d'une sorte d'anonymous avec une tête de smiley, de jeunes crados sans envergure prêts à tout pour la castagne… Une autre caricature, donc, mais dans l'autre sens, qui permet d'installer dans le film un contexte d'instabilité et, surtout, un sentiment d'insécurité pour le spectateur.

De plus le point de vue n'est cette fois pas celui de la police française, malgré le fait que le théâtre d'opération soit Paris, mais celui d'une cellule de la CIA infiltrée.

 

Sur le fond, on ne peut pas dire que le film soit réjouissant. Les trois héros sont sans aucun doute des anti-héros. Le premier est un détrousseur à la petite semaine, la seconde une militante gauchiste un peu neu-neu, et le troisième, qui s'en sort le mieux, une brute de la CIA, dont le quotidien est de mentir et de manipuler les gens. Ce choix est volontaire. Le dossier de presse revendique son clin d'œil aux films des années 70, et veut brosser des personnages complexes, au passé douteux, qui vont malgré tout sauver le monde… enfin, la France… enfin, des banques… enfin, du pognon, quoi… Si ce n'est pas un noble idéal ça, qu'est-ce que c'est ?

 

Un bon divertissement, somme toute, qui vous fera passer un agréable moment sans nourrir particulièrement votre soif d'absolu. En même temps, est-ce vraiment ce qu'on demande à un film d'action ?