Belle et Sébastien

Film : Belle et Sébastien (2013)

Réalisateur : Nicolas Vanier

Acteurs : Félix Bossuet (Sébastien), Tchéky Karyo (César), Margaux Chatelier (Angélina), Dimitri Storoge (Docteur Guillaume)

Durée : 01:44:00


Quand il porta Cécile Aubry à l'écran en 1949 dans le film Manon, Clouzot était certainement loin de se douter de l'empreinte durable que celle-ci laisserait dans le paysage culturel français. Comme les performances cinématographiques suivantes furent très modestes, ce n'est pas la pellicule mais la plume qui fit son succès.

Son roman Belle et Sébastien fit en effet l'objet d'une adaptation en feuilleton télévisé en 1965, puis d'un manga japonais dans les années 80 avant de déboucher, cette semaine, sur un film de Nicolas Vanier, qui s'est fait notamment remarquer pour son film Le dernier trappeur, en 2004.

Anecdote amusante, Nicolas Vanier a réussi à se mettre à dos l'Association de protection des animaux sauvages, pour avoir défendu les bergers dans la réintroduction du loup. Or, dans le film, il enfonce le clou avec malice, en présentant plusieurs fois les bergers ou les protagonistes en difficulté face à des loups assez peu rassurants (certaines scènes marqueront durablement les plus petits !).

Le film raconte une histoire d'amitié (au sens analogique du terme évidemment, cf. notre article sur L'amitié au cinéma) entre un petit garçon et un chien à l'origine battu, évadé, et chassé par les villageois qui le surnomment « La bête. »

Les paysages sont absolument somptueux. Les Alpes sont montrées parées de leurs plus beaux atours, contexte d'une vie campagnarde remarquablement bien rendue.

Autre cadre important pour l'histoire : la Seconde Guerre mondiale, avec la présence des Allemands dans le village. Si ceux-ci sont bien montrés comme des envahisseurs indésirables (encore heureux !), ils ne sont pas montrés comme des monstres automatiquement inhumains parce qu'engoncés dans un uniforme nazi. Cette objectivité honore son réalisateur.

L'amitié et la guerre ne sont cependant pas les seuls thèmes, puisque l'enfant est orphelin, éduqué par un oncle affectueux mais alcoolique (on appréciera une nouvelle fois le sens des nuances). Le sujet est traité avec pudeur et émotion, comme il se doit.

Le film s'adressera donc sans difficulté aux adultes comme aux plus jeunes, malgré une bande-son parfois assez niaise. Il s'inscrira sans difficulté dans la continuité des œuvres du genre, au milieu des Lassie, Benji, Rintintin et autres joyeusetés.