La traditionnelle histoire de Blanche Neige, remise au goût du jour, ne manque pas de surprises et d’humour. Les personnages sont dotés de plus de détails biographiques, et le comique de caractère comme de situation est bien trouvé.

La Reine, jouée avec brio par Julia Roberts, domine la scène et son humour sarcastique en fera sourire plus d’un, quand les plus jeunes pourraient ne pas le saisir.

Le Prince ne se contente pas d’apparaître à la fin pour délivrer la princesse. Il mène aussi l’intrigue et son caractère généreux embellit l’histoire, quoique certaines situations ne soient pas à son avantage et démystifie un peu le personnage traditionnel du prince.

Ainsi revisité, le conte de Blanche Neige devient une romance digne d’une comédie sentimentale, faite de quiproquos et de déceptions assez prévisibles, mais l’ensemble reste tout de même sympathique. L’enjeu était d’adapter l’histoire à un public plus contemporain et plus adulte. En effet, on n’y retrouve guère la magie du conte, si ce n’est dans les décors et les costumes (notamment ceux de la Reine qui sont un puits d’imagination et de luxe). L’histoire plus individuelle des personnages et leur surcroît de vraisemblance fait du film un récit d’aventure. D’ailleurs, le comique vient bien souvent du décalage entre le conte traditionnel et l’audace des scénaristes. Le parcours de la Princesse qui doit devenir adulte et reconquérir son royaume et son Prince apparaît ici comme une quête de confiance en soi (retrouver sa place dans le monde), et l’évolution du personnage est bien rendue par le jeu de Lily Collins.

Qu’on ne s’attende pas à retrouver la Blanche Neige de notre enfance ! Elle est devenue une femme moderne, espiègle, guerrière et légèrement féministe. Elle reste cependant généreuse et victorieuse du mal, ce qui fait que le film ne dénature pas tout à fait l’histoire. Certaines scènes pourront impressionner les plus jeunes par le recours à la sorcellerie et à un décor sinistre.