Cake

Film : Cake (2014)

Réalisateur : Daniel Barnz

Acteurs : Jennifer Aniston (Claire Bennett), Adriana Barraza (Silvana), Anna Kendrick (Nina), Sam Worthington (Roy)

Durée : 01:42:00


De loin, certains gâteaux donnent terriblement faim. Ce n’est pas le cas de Cake. De près comme de loin. Et pour cause : c’est un flan !

S’il fallait une recette de tout ce qu’il ne faut pas faire pour en arriver là, il faudrait citer sans hésiter la recette du Cake de Daniel Barnz (Sortilège, Phoebe in Wonderland). Scénario poussif, dialogues ternes, scènes répétitives, personnages secondaires sans relief, relations peu claires entre les protagonistes, message flou, musique ennuyeuse, faux raccords d’images, faux plans fixes, cadreur victime de bougeotte…

Reste le personnage principal, Claire Bennett, axe central du film, campé par une Jennifer Aniston bardée de cicatrices. L’histoire de cette femme effondrée par la mort d’un proche, aurait pu être intéressante, d’autant que l’ancienne star comique de Friends trouve là une continuité à son talent dans le genre dramatique. Mais le scénario à rebrousse poil, réservant pour la fin la révélation du drame qui a bouleversé sa vie, empêche d’exploiter la profondeur du personnage et de sa douleur.

L’histoire se concentre alors sur le caractère acariâtre de cette femme profondément antipathique avec son entourage. Et le film, devant traiter initialement du « parcours » de la douleur, avec ses peines, ses espoirs, ses désillusions, ses rebondissements, ses surprises, ses sursauts de courage…, ce film dévie de sa trajectoire et s’enferre dans les méandres interminables de l’égoïsme.

Par ailleurs, le scénario se montre d’entrée hermétique à toute transcendance. Le rejet systématique de la religion, de toute pensée pour l’au-delà, et de tout embryon de spiritualité, condamne le film à une errance déprimante et à des platitudes sans fin.

Dans cet univers sans relief, Daniel Barnz, branché par la circulation sur les autoroutes et par les familles éclatées où les gens se quittent facilement ou s’accouplent sur des coups de tête avec des inconnus, a voulu montrer un Los Angeles que les gens ne connaissent pas.

Il ne nous laisse qu’un seul petit rayon de soleil, avec l’apparition en rêve de la délicieuse et très prometteuse actrice Anna Kendrick. Mais malheureusement cette femme, ancien membre du groupe de soutien de Claire Bennett, s’est suicidée sans raison apparente, et la fascination que Claire a pour elle durant son sommeil ne débouche sur aucune plus-value scénaristique. Car cette femme est elle aussi toujours désagréable. Même en rêve !

Le film s’achève sur un geste d’une banalité affligeante, qui n’a que le mérite de mettre fin au supplice.

Vous l’aurez compris : il n’y aura pas de requiem pour ce Cake !