On est avant tout frappé de la sobriété avec laquelle Walter Salles s’attaque à son sujet. S’appuyant sur le journal de bord du jeune Ernesto et sur le livre rédigé plus tard par son compagnon de voyage plus âgé, Salles s’attache visiblement à montrer le passage d’un jeune homme à l’état d’adulte, à travers un défi un peu fou qui devient une aventure initiatique de plus en plus forte et la complicité
de deux amis, bien plus qu’à faire l’apologie de la Révolution.Et force est de constater que, sans grande ambition, le film atteint son but: de beaux paysages, une caméra bien plus tournée toutefois vers les deux héros que vers la misère du continent. Car elles sont bien là, en arrière-plan, la misère et l’injustice, que découvrent nos Argentins, médecins de surcroît, suivant une courbe qui va s’amplifiant, du couple d’Indiens chassés de leur terre à l’asile de lépreux… Cette simple vision suffit aux deux jeunes gens à choisir une voie chacun selon son caractère, parfaitement rendu par le jeu sans fioritures des acteurs.
On échappe heureusement à la rhétorique marxiste «habituelle», à peine quelques allusions, de ci de là, au sort des communistes, à l’Amérique latine unie, évoquent la solution qu’Ernesto choisira. Hormis le couplet classique sur la splendide civilisation inca, si curieusement anéantie par une poignée d’aventuriers espagnols, et une
ou deux impolitesses bénignes vis-à-vis des religieuses de la léproserie, on ne trouve guère à reprocher à ce film toujours réservé qui met un accent particulier sur la rencontre deux caractères et leur évolution respective face à une expérience qui les mûrit.
Louis-Marie CARLHIAN
de deux amis, bien plus qu’à faire l’apologie de la Révolution.
Et force est de constater que, sans grande ambition, le film atteint son but: de beaux paysages, une caméra bien plus tournée toutefois vers les deux héros que vers la misère du continent. Car elles sont bien là, en arrière-plan, la misère et l’injustice, que découvrent nos Argentins, médecins de surcroît, suivant une courbe qui va s’amplifiant, du couple d’Indiens chassés de leur terre à l’asile de lépreux… Cette simple vision suffit aux deux jeunes gens à choisir une voie chacun selon son caractère, parfaitement rendu par le jeu sans fioritures des acteurs.
On échappe heureusement à la rhétorique marxiste «habituelle», à peine quelques allusions, de ci de là, au sort des communistes, à l’Amérique latine unie, évoquent la solution qu’Ernesto choisira. Hormis le couplet classique sur la splendide civilisation inca, si curieusement anéantie par une poignée d’aventuriers espagnols, et une
ou deux impolitesses bénignes vis-à-vis des religieuses de la léproserie, on ne trouve guère à reprocher à ce film toujours réservé qui met un accent particulier sur la rencontre deux caractères et leur évolution respective face à une expérience qui les mûrit.