Cars 2

Film : Cars 2 (2011)

Réalisateur : Brad Lewis, John Lasseter

Acteurs : Guillaume Canet (voix deFlash McQueen), Gilles Lellouche (voix de Martin), Mélanie Doutey (voix de Holley), Lambert Wilson (voix de Finn McMissile), Cécile de France (voix de Sally), Jacques...

Durée : 01:52:00


Une suite qui tient largement les promesses du premier opus et se la joue comédie d'action et d'espionnage sur fond d'univers James Bond.

En 2006, sortait Cars du réalisateur John Lasseter, produit par les studios Pixard, également responsable de Monstre et Compagnie (Peter Docter, 2001) et Toy’s story (John Lasseter, 1995). Ce film marquait une certaine originalité par rapport à la vague de films d’animation sortis ces dernières années tels que Shrek (Andrew Adamson, 2001), Ice Age (Carlos Saldhana, 2002) et autre Madagascar (Eric Darnel et Tom Mc Grath, 2005) puisque, en lieu et place
d’animaux ou d’êtres de chair et de sang, le film mettait en scène un monde peuplé de voitures et véhicules vivants. Un univers crédible qui devint vite populaire et incarna Radiator Springs, petite ville perdue de voitures de campagne où se déroulait l’essentiel du film. Succès public oblige, une suite voit le jour. Des personnages du précédent opus, sont essentiellement repris Flash Mc Queen, le jeune et fougueux coureur automobile qui retrouve ses amis de Radiator Springs ainsi que Martin (Marte en VO), la dépanneuse rouillée et blagueuse devenue son meilleur ami. Les voix des deux personnages sont interprétées, comme pour le premier opus, par Owen Wilson (Mon beau-père et moi de Jay Roach, Zoolander de Ben Stiller) pour le premier et l’humoriste Larry The Cable Guy (Delta farce de CD Harding, Witless protection de Charles Robert Carner). Les autres personnages du premier opus n’apparaissent ici que brièvement et n’ont qu’une importance très faible pour le
récit. En revanche, d’autres apparaissent, en premier lieu Finn McMissile, agent secret classieux, distingué et professionnel, et son assistante Holey Shiftwell, interprétés respectivement par Michael Caine (La loi du milieu de Micke Hodeges, Le limier de Joseph Leo Manckiewicz) et Emily Mortimer (La panthère rose de Shawn Levy, Shutter island de Martin Scorcese). Ces deux personnages donnent aisément sa coloration au film : ce dernier sera en effet marqué par l’univers des films d’espionnage, en particulier la série des James Bond. Ce qui permet à nos bolides à quatre roues d'étrenner un grand nombre de gadgets divers. Cette situation est d’autant plus cocasse que, dans les vrais James Bond, les voitures constituaient les principaux réservoirs de gadgets au service du célèbre agent secret. Et qui dit James Bond, dit grand méchant mégalomane. Ce dernier est le professeur Z, interprété par la voix de Thomas Krettschmann (Le pianiste de Roman Polansky,
King Kong de Peter Jackson), véritable incarnation automobile du docteur No. Le monde des bolides et de James Bond réunis, il s’agissait d’un grand rêve pour le réalisateur John Lasseter : « J’ai grandi au cœur de la culture automobile du Sud de la Californie et j’ai toujours adoré les voitures…J’ai voulu leur faire revivre une nouvelle aventure qui les emmènerait dans des lieux inconnus aux quatre coins du monde, et j’ai pensé que le film d’espionnage, qui est une autre de mes passions, fournirait un cadre idéal » (source : Dossier de presse). De fait, on voyage beaucoup dans ce film, plus précisément au Japon, en France, en Italie et en Angleterre, sans oublier un petit détour obligé par Radiator Springs. Une diversité de lieux qui a nécessité un colossal travail en ce qui concerne le design et les techniques d’effets spéciaux : « Cars 2 est le film le plus complexe jamais imaginé par Pixar. Il entraîne les spectateurs dans un voyage autour du
monde, et tous les lieux sont créés à partir de zéro. Chaque pays possède ses propres personnages d’arrière-plan, soit des centaines de voitures différentes 
» (Apurva Shah, superviseur du design technique). Et en effet, le résultat est impressionnant. Si le premier opus révélait déjà des prouesses techniques, cette suite se surpasse en présentant des décors autant grandioses (notamment les plans d’ensemble lors des courses-poursuites en Italie et en Angleterre) que minutieux, regorgeant de détails croustillants (les toilettes pour voitures, les avions et bateaux transporteurs). Et cela est d’autant plus vrai que le film fut tourné en 3D, comme cela est actuellement la mode pour beaucoup de blockbusters, notamment des suites de films existants. Sensiblement plus rythmé que le précédent opus, le film dose assez bien l’action et l’humour pour offrir un divertissement tout à fait plaisant, pour les enfants (qui aimeront le ton léger et les dessins) comme pour les adultes (qui apprécieront les
références diverses et les mélanges de genres différents). « C’est un thriller d’espionnage, mais avec de l’humour et de l’émotion. Et cela reste vrai jusqu’au bout ! » (Ben Quenn, scénariste du film).

Comme pour les autres productions Pixar, l’émotion et le sérieux ne sont pas absents. L’importance primordiale est bien accordée au personnage de Martin qui, au début du film, s’avère être un bien piètre bras droit pour McQueen à cause de sa maladresse et sa flânerie. Sa rencontre fortuite avec le duo d’agents secrets et sa participation directe à la résolution de leur enquête va alors lui permettre de rattraper ses gaffes, de maximiser ses capacités et d’être ainsi revalorisé aussi bien aux yeux de McQueen qu’aux siens. Martin incarne la figure assez classique du bon copain, habituellement peu doué mais qui se révèle d’une intelligence et d’une compétence peu commune dans les situations d’urgence. Le film permet également une petite
réflexion sympathique sur l’amitié posée notamment par Flash McQueen qui doit, comme dans le premier film, reconsidérer ses priorités et relativiser l’importance de ses succès sportifs. Comme pour toutes les productions Pixar, les personnages sont très élaborés et représentent assez nettement les questionnements et vicissitudes des humains. Paradoxalement, bien que très peu montré dans ce film, Radiator Springs conserve les faveurs des personnages, notamment de Martin, qui lui déclare ouvertement sa préférence à la fin du film. La fidélité au lieu de ses origines et à ses amis est donc nettement mise à l’honneur dans cette aventure.