Ces amours-là

Film : Ces amours-là (2009)

Réalisateur : Claude Lelouch

Acteurs : Audrey Dana (Ilva/Simone/Sophia), Laurent Couson (Simon), Raphaël (Louis), Samuel Labarthe (Horst), Jean-Jacques Ido (Bob Kane), Gilles Lemaire (Jim Singer)

Durée : 02:00:00


un film original, parfois lent mais souvent prenant, qui traverse les guerres mondiales sur les épaules d'une jeune femme au destin tourmenté par les « amours. »

Film d'ouverture du Festival International du Film de Moscou 2010 la première partie de Ces amours là... inquiète sérieusement. Des plans trop longs et un style vieillot ennuyeux laissent présager un ultime
rabâchage politiquement correct sur les horreurs des deux guerres mondiales.

Puis, curieusement, le rythme s'accélère. Les acteurs s'activent, crient, meurent et s'aiment pour donner vie à des idées souvent originales, qui font de ce fait un peu figure de patchwork scénaristique. La musique est omniprésente, extra diégétique ou diégétique, puisque le film met en scène de nombreux musiciens.

Sur le fond on doit saluer le courage et l'originalité du film qui ose, chose rare, dénoncer les exactions des FFI (Forces françaises indépendantes) au moment de la libération, de façon franchement appuyée puisque l'héroïne du film, amoureuse d'un
officier allemand, manque de peu d'en être victime. Bien sûr la seule représentation de pétainistes est caricaturale sous les traits d'un couple aigri, délateur et antisémite, raccourci peut-être nécessaire pour éviter des ennuis à la production ?

Fille d'une mère actrice délurée (dont on nous montre allègrement l'une des scènes érotiques, mettant en scène de façon ouvertement blasphématoire une religieuse poursuivant, en se déshabillant, un prêtre autour d'un confessionnal), Ilva mène la vie d'une femme qui ne sait pas se diriger dans la jungle des sentiments et qui « tombe trop facilement amoureuse, » ce qui fait d'elle la proie facile des ennuis. D'abord amoureuse d'un petit jeune homme sans prétention (honorablement interprété par le chanteur Raphaël), son idylle suivante avec un officier allemand
éclatera à la libération. Puis ce seront Jim et Bob, deux soldats américains, qui la sauveront des FFI pour sombrer dans un triolisme aux conséquences évidemment désastreuses puisque rêvant que la jalousie n'existe pas. Choisissant finalement Jim après Bob, elle finit par avoir peut-être tué celui-là (le film commence avec son procès), avant d'être séduite par la force confiante de son avocat, excellent pianiste par ailleurs, qui clôturera ses malheurs dans les baisers d'un bonheur promis.

La question posée par le film, chantée de façon récurrente, est somme toute assez plate : « que reste-t-il de nos amours ? » et la réponse que l'on pourrait donner serait aussi simple que peu convaincue: une fleur sur un tas de fumier, que la réalité aurait probablement voulu fanée.