Il fallait de toute urgence un film sur la « diagonale du vide ». Cette fameuse diagonale qui traverse la France du nord-est au sud-ouest, sillonne les départements les plus ruraux et les irrigue de pèlerins toujours plus nombreux, cheminant bon gré malgré vers l’horizon lointain de Santiago.
Un jeune et talentueux réalisateur, Freddy Mouchard, s’est risqué à ce petit jeu, signant par-là même son premier long métrage, après trois ans de réalisation à travers les différents chemins qui, de Paris, de Vézelay, du Puy-en-Velay et d’Arles, rejoignent la frontière pyrénéenne. Le résultat est sans appel : il s’agit, plus que d’un simple documentaire, d’un vrai questionnement sur la vie et la liberté dont nous usons, d’une expérience régénératrice, et quelque part aussi d’un hymne à la nature.
C’est pourquoi très tôt dans son déroulement, ce film rejoint le rayon des inclassables, en flirtant notamment avec le style très poétique de Terrence Malick dans Tree of Life. Le réalisateur, à l’aide de diverses compositions artisanales (dessins, cartes, peintures, marionnettes…), tisse une toile très originale autour du destin particulier et saisissant d’une poignée d’irréductibles anonymes.
D’autant plus anonymes d’ailleurs que Freddy Mouchard prend soin de ne jamais nous dévoiler leurs visages. Il ajoute ainsi une dimension universelle à ce Chemin par excellence sur lequel chacun peut se retrouver, imaginant sa propre vie.
Le film prend le parti de ne pas trop s’étendre sur l’histoire du chemin (ce que l'on peut regretter) et sur l’histoire personnelle des pèlerins interviewés. Il se consacre essentiellement à leur ressenti, mais aussi à leur chemin intérieur qui les fait réfléchir, méditer et se recueillir. En cela son parti pris est réaliste et courageux, là où un film-fiction comme Saint-Jacques… La Mecque (2005) s’était contenté d’évoquer de façon burlesque les thèmes de l’effort sur soi et de la solidarité.
Ponctué par une magnifique photographie, Compostelle : le chemin de la vie s’inscrit dans le véritable univers rencontré par la plupart des pèlerins l’ayant déjà vécu : un univers cosmique, en dehors du temps, où l’appel du sac à dos et du bâton est plus fort que tout, et où le sentiment d’être victorieux l’emporte sur les désespoirs les plus vertigineux.
Ce film a le mérite de présenter ce Chemin non comme une relique des temps anciens destinée aux vitrines d’un musée, mais, bien au contraire, comme un chemin de Damas des temps modernes où l’homme retrouve la vue… et la vie.
Il fallait de toute urgence un film sur la « diagonale du vide ». Cette fameuse diagonale qui traverse la France du nord-est au sud-ouest, sillonne les départements les plus ruraux et les irrigue de pèlerins toujours plus nombreux, cheminant bon gré malgré vers l’horizon lointain de Santiago.
Un jeune et talentueux réalisateur, Freddy Mouchard, s’est risqué à ce petit jeu, signant par-là même son premier long métrage, après trois ans de réalisation à travers les différents chemins qui, de Paris, de Vézelay, du Puy-en-Velay et d’Arles, rejoignent la frontière pyrénéenne. Le résultat est sans appel : il s’agit, plus que d’un simple documentaire, d’un vrai questionnement sur la vie et la liberté dont nous usons, d’une expérience régénératrice, et quelque part aussi d’un hymne à la nature.
C’est pourquoi très tôt dans son déroulement, ce film rejoint le rayon des inclassables, en flirtant notamment avec le style très poétique de Terrence Malick dans Tree of Life. Le réalisateur, à l’aide de diverses compositions artisanales (dessins, cartes, peintures, marionnettes…), tisse une toile très originale autour du destin particulier et saisissant d’une poignée d’irréductibles anonymes.
D’autant plus anonymes d’ailleurs que Freddy Mouchard prend soin de ne jamais nous dévoiler leurs visages. Il ajoute ainsi une dimension universelle à ce Chemin par excellence sur lequel chacun peut se retrouver, imaginant sa propre vie.
Le film prend le parti de ne pas trop s’étendre sur l’histoire du chemin (ce que l'on peut regretter) et sur l’histoire personnelle des pèlerins interviewés. Il se consacre essentiellement à leur ressenti, mais aussi à leur chemin intérieur qui les fait réfléchir, méditer et se recueillir. En cela son parti pris est réaliste et courageux, là où un film-fiction comme Saint-Jacques… La Mecque (2005) s’était contenté d’évoquer de façon burlesque les thèmes de l’effort sur soi et de la solidarité.
Ponctué par une magnifique photographie, Compostelle : le chemin de la vie s’inscrit dans le véritable univers rencontré par la plupart des pèlerins l’ayant déjà vécu : un univers cosmique, en dehors du temps, où l’appel du sac à dos et du bâton est plus fort que tout, et où le sentiment d’être victorieux l’emporte sur les désespoirs les plus vertigineux.
Ce film a le mérite de présenter ce Chemin non comme une relique des temps anciens destinée aux vitrines d’un musée, mais, bien au contraire, comme un chemin de Damas des temps modernes où l’homme retrouve la vue… et la vie.