Dans la tourmente

Film : Dans la tourmente (2010)

Réalisateur : Christophe Ruggia

Acteurs : Clovis Cornillac (Franck), Mathilde Seigner (Hélène), Yvan Attal (Max), Céline Sallette (Laure)

Durée : 01:47:00


Clovis Cornillac aime les films qui lèvent des problématiques sociales. On se souvient du Nouveau Protocole, de Raoul Kraft en 2008, dans lequel il affrontait les lobbies pharmaceutiques ou, plus récemment, d’Une folle envie, de Bernard Jeanjean en 2011, où il s’acharne à avoir un enfant. Cette fois, le contexte est différent et terriblement conformiste : d’une part il s’agit de montrer de méchants patrons qui plongent leurs salariés dans la misère pour d’obscures histoires d’argent, et d’autre part il s’ agit de justifier, comme dans le récent film de Robert Guédiguian en 2011 Les neiges du Kilimanjaro, la délinquance du pauvre. Deux coqueluches du cinéma français, donc, qui se retrouvent ici dans un film assez bien rythmé et mettant en scène trois figures de notre pellicule nationale : Clovis Cornillac, Mathilde Seigner et Yvan Attal. Le jeu des acteurs est excellent, comme il se doit, mais le message un peu curieux... Le spectateur en pensera ce qu’il voudra mais, quant à moi, j’ai eu bien du mal à éprouver de l’empathie pour les personnages. Yvan Attal incarne un pauvre type désemparé, sans emploi et amoureux d’une femme qui ne veut pas de lui. Violent, agressif, il tue par idiotie. Il a certainement un bon fond, mais derrière une carapace trop dure et trop opaque. Le couple incarné par les deux autres est au bord de la rupture, et c’est finalement cette histoire d’argent qui le cimente. Les deux acteurs sont certes attachants, mais les cachotteries et l’agression dont Franck est l’auteur sont injustifiables, ce qui barre une nouvelle fois l’empathie. Seul le personnage de Mathilde Seigner, foncièrement honnête, parvient à susciter l’admiration.