De Guerre Lasse … On ne peut pas dire que le film l’ait. S’il s’agit bien d’essayer de faire la paix entre bandes rivales de Marseille, locaux, Corses et Arabes, vous verrez surtout comment celles-ci se massacrent.
Cela devait être la transposition d’un western dans un décor et une époque qui nous sont ordinaires. Marseille, ville de caïds, de règlements de compte et autres fusillades, est naturellement choisie.
La bonne idée, c’est qu’on évite les criquets, grillons, pêcheurs en sandales et soleil roux comme on voit dans les Luc Besson du même style, et du même décor (pas forcément en tant que producteur, mais on sait que le bonhomme ne voit pas toujours la différence entre production er réalisation…) : la saga des Transporteur, des Taxi également, pour ne citer que les plus connus.
Ici, l’image est désaturée, sombre, voire carrément grise… Un parfait accompagnement, esthétique et réfléchi, pour une histoire franchement sinistre. « Marseille comme on ne l’a jamais vue ». Oui, en effet, d’un côté, cela soutient le côté tragique et rugueux des relations entre tous les personnages, et d’un autre côté, on finit presque par se sentir dans un New York des quartiers modestes, les buildings en moins. Avec ça, un travail sur le son très soigné, voire un peu trop : on sent parfois que l’ingénieur son a voulu montrer comme il savait bien maîtriser ses joujoux. Pas désagréable pour autant, mais quelque peu surfait.
Un ex-légionnaire revient redistribuer les cartes entre les clans. C’est le fils d’un des chefs de gangs (« gang » est un grand mot, on est loin des gardes armés jusqu’aux dents, du champagne et des grosses cylindrées… tant mieux pour le réalisme d’ailleurs), dont le compte n’a pas été réglé par les autres, qui lui doivent quelques menues explications, quelques vengeances…
Etrangement, le réalisateur aime son héros. Il le trouve déterminé. On lui accorde, il est carrément buté, et lancé comme un taureau. Il voulait en faire un cow-boy. On trouve plutôt un type incontrôlable, voire incapable de se contrôler lui-même. En un mot, dangereux, et pas très futé. Pas très futé, parce qu’il revient d’une guerre « qui n’est pas la sienne », comme on dit, donc perturbé. Mais on reste à des années-lumière d’un traumatisé comme dans Brothers.
Le film est donc un joyeux massacre, où tout le monde voulait pourtant enterrer la hache de guerre. Les passions, que voulez-vous. Entre vengeances shakespeariennes et meurtres sauvages et inutiles, vous ferez votre jugement.
Métaphorique d’ailleurs, sur l’Algérie et le France. Même si on aurait tendance à se dire que les Algériens rancuniers du « Royaume Arabe » (Napoléon III) se battent tout seuls.
Le film ne veut pas réveiller ce genre d’amertumes, au contraire. Mais il ne fait que les évoquer, dans des bla-bla hasardeux, pour faire comprendre que « maintenant, ça suffit ! ». Bonne initiative, mais vu le bain de sang de l’histoire qui en est l’image, ça fait peur ! Peut-être pour montrer où tout cela mène.
Mais gardons à l’esprit qu’Olivier Panchot voulait avant tout raconter un polar glacé, dur, brutal et familial, clanique. Guerre des clans, et guerres intestines, intérieures, secrets de famille, bref, une histoire de violence où les hors-la-loi s’entre-déchirent, jusqu’en leurs fondations les plus profondes.
Bien réalisé, De Guerre Lasse est un récit tragique, et même sinistre, qui porte un regard pessimiste sur les engrenages du mal, par la vengeance, la rancune sans fin etc. Un joli travail, dont l’histoire, quelconque, passe derrière le style personnel et original
De Guerre Lasse … On ne peut pas dire que le film l’ait. S’il s’agit bien d’essayer de faire la paix entre bandes rivales de Marseille, locaux, Corses et Arabes, vous verrez surtout comment celles-ci se massacrent.
Cela devait être la transposition d’un western dans un décor et une époque qui nous sont ordinaires. Marseille, ville de caïds, de règlements de compte et autres fusillades, est naturellement choisie.
La bonne idée, c’est qu’on évite les criquets, grillons, pêcheurs en sandales et soleil roux comme on voit dans les Luc Besson du même style, et du même décor (pas forcément en tant que producteur, mais on sait que le bonhomme ne voit pas toujours la différence entre production er réalisation…) : la saga des Transporteur, des Taxi également, pour ne citer que les plus connus.
Ici, l’image est désaturée, sombre, voire carrément grise… Un parfait accompagnement, esthétique et réfléchi, pour une histoire franchement sinistre. « Marseille comme on ne l’a jamais vue ». Oui, en effet, d’un côté, cela soutient le côté tragique et rugueux des relations entre tous les personnages, et d’un autre côté, on finit presque par se sentir dans un New York des quartiers modestes, les buildings en moins. Avec ça, un travail sur le son très soigné, voire un peu trop : on sent parfois que l’ingénieur son a voulu montrer comme il savait bien maîtriser ses joujoux. Pas désagréable pour autant, mais quelque peu surfait.
Un ex-légionnaire revient redistribuer les cartes entre les clans. C’est le fils d’un des chefs de gangs (« gang » est un grand mot, on est loin des gardes armés jusqu’aux dents, du champagne et des grosses cylindrées… tant mieux pour le réalisme d’ailleurs), dont le compte n’a pas été réglé par les autres, qui lui doivent quelques menues explications, quelques vengeances…
Etrangement, le réalisateur aime son héros. Il le trouve déterminé. On lui accorde, il est carrément buté, et lancé comme un taureau. Il voulait en faire un cow-boy. On trouve plutôt un type incontrôlable, voire incapable de se contrôler lui-même. En un mot, dangereux, et pas très futé. Pas très futé, parce qu’il revient d’une guerre « qui n’est pas la sienne », comme on dit, donc perturbé. Mais on reste à des années-lumière d’un traumatisé comme dans Brothers.
Le film est donc un joyeux massacre, où tout le monde voulait pourtant enterrer la hache de guerre. Les passions, que voulez-vous. Entre vengeances shakespeariennes et meurtres sauvages et inutiles, vous ferez votre jugement.
Métaphorique d’ailleurs, sur l’Algérie et le France. Même si on aurait tendance à se dire que les Algériens rancuniers du « Royaume Arabe » (Napoléon III) se battent tout seuls.
Le film ne veut pas réveiller ce genre d’amertumes, au contraire. Mais il ne fait que les évoquer, dans des bla-bla hasardeux, pour faire comprendre que « maintenant, ça suffit ! ». Bonne initiative, mais vu le bain de sang de l’histoire qui en est l’image, ça fait peur ! Peut-être pour montrer où tout cela mène.
Mais gardons à l’esprit qu’Olivier Panchot voulait avant tout raconter un polar glacé, dur, brutal et familial, clanique. Guerre des clans, et guerres intestines, intérieures, secrets de famille, bref, une histoire de violence où les hors-la-loi s’entre-déchirent, jusqu’en leurs fondations les plus profondes.
Bien réalisé, De Guerre Lasse est un récit tragique, et même sinistre, qui porte un regard pessimiste sur les engrenages du mal, par la vengeance, la rancune sans fin etc. Un joli travail, dont l’histoire, quelconque, passe derrière le style personnel et original