Deadpool

Film : Deadpool (2016)

Réalisateur : Tim Miller

Acteurs : Ryan Reynolds (Wade Wilson / Deadpool), Morena Baccarin (Vanessa Carlysle / Copycat), Ed Skrein (Ajax), Gina Carano (Angel Dust)

Durée : 01:49:00


Deadpool, le film qui assume son côté mauvais garçon, mais pas trop quand même…

La franchise Marvel avait habitué son public à des super-héros polis et propres sur eux (ou à peu près), Deadpool en prend complaisamment le contre-pied, ce qui lui valut une gestation très difficile au sein des studios puisque le film a mis six ans à convaincre la production, et que celle-ci n'a accepté d'accorder qu'un tout petit budget au film.

D'abord Deadpool est moche.

Oui, je sais. La beauté, tout ça, finalement, est-ce que ce n'est pas un petit peu subjectif, et bla bla bla. Bon… Bon je suis désolé mais il est moche… Son costume est sympathique, d'accord, même si comme beaucoup d'autres il a l'air d'un gros batracien rouge, mais retirez-lui cette enveloppe, et vous découvrirez un homme rongé par la méchanceté d'autrui (il a été torturé de façon épouvantable). Déjà, à ce niveau, ça change de Captain America, le premier de la classe de service.

Ensuite Wade Wilson (alias Deadpool, oui, c'est le même) est un mauvais bougre. Son humour de Deadpool est tout entier créé autour de la désinhibition. Ouverture totale à la violence, d'abord, puisqu'il tue les gens sans aucune trace d'hésitation ou de remords tout en sortant « la petite phrase qui va bien, » ouverture totale au sexe ensuite, ne serait-ce que dans ses dialogues très « libérés » avec Vanessa, la prostituée qui va devenir sa compagne… Il est clair que c'est souvent drôle, mais il est tout aussi net que le rire ne nous prend pas toujours par le bon bout.

Pour parachever le tableau, ses motivations sont peu louables, puisque toute sa quête est subordonnée à une fin peu louable. C'est ballot : il aurait pu tuer le grand méchant pour sauver les pauvres victimes, il ne le fera que dans un esprit de vengeance !

Pourtant, croyez-le ou non, ce Deadpool cinématographique est beaucoup plus policé que son personnage littéraire. Dans la BD originale, Wade Wilson est cinglé, psychopathe et sadique. La femme aveugle qu'il accueille dans le film est en réalité séquestrée dans l’œuvre originale pour devenir son esclave. Il tue tous ceux qui essaient de la délivrer. Par ailleurs, contrairement au film, l'anti-héros est dans l'univers des bulles un vulgaire assassin sous les ordres de la CIA. Il est également pansexuel et rêve de se faire, en autres… Spiderman… Finalement, dans le film, on a échappé au pire par rapport au défoulement de ses inventeurs Rob Liefeld et Fabian Nicieza mais, évidemment, échapper au pire ne nous épargne pas le mauvais.

Pour passer, la pilule avait donc besoin d'une enveloppe sucrée. Mis à part l'humour franchement drôle, les effets spéciaux sont également très bien réussis et le scénario est bien construit.

Vous avez tous les éléments. À vous de décider ce que vous en pensez...